mardi 24 juillet 2007

Strong Bosnia








Tous ces impacts non bouches, ces maisons - je devrais ecrire ruines - a vendre parce au'elles appartiennent (par exemple, l'inverse etant aussi vrai) a un serbe dans ce village vraiment bosniaque, douze ans de paix n'effacent pas quatre ans de guerre. A sarajevo, ils tentaient d'effacer davantage. Moins de ruins. Des trous d'obus cimentes, des taches d'enduit pour boucher les impacts de balle.

Meme quand on marche, les barrieres de route en metal, aux sorties des villes, sont trouees par des balles de gros calibre. Avaient-ils autant de munitions ? De ma vie, j'ai vu mon stock de trous de balles...

On mange pourtant tellement bien ici ! Du mouton a la broche, des borek, des cevap... Et puis ces musulmans qui ont la bonne idee de fournir une fontaine a l'exterieur de chaque petite mosquee (une ville bosniaque musulmane en contient proportionellement davantage que d'eglises dans une ville chretienne de la meme taille)




Jablanica

Petit Bled au bord d'un lac, entre Mostar et Sarajevo, apres inquantifiables tunnels et ponts. Montagnes et eau vive. Mon petit paradis.
Au bord de l'eau, ambiance 'chat noir chat blanc'. Des bicoques a la waneugaine flottantes, ou a moitie sur l'eau, ou au bord. des petites iles avec un parasol, une chaise et trois cannes a peche. Mais sans pecheur. Des plages privees, avec des cabanes a louer.


Un bord de plage plus amenage, avec arbres, balancoires rouilles, murets inutiles, bateaux-terrasses, escaliers et surtout une foules de jeunes locaux qui se cherchent, filles d'un cotes, garcons de l'autre. Touchant. Malgre le mauvais gout, malgre l'ennui. Purtant ils ne sortent jamais de Bosnie, je les comprends. Je me sens bien ici, e regarder les gamins se baigner, faire des derapages a velo sur la plage de gravier, et les mamans ramener leurs gosses alors que s'embrassent les amoureux au son de la bouee qui eclabousse dans l'eau.





'Un endroit propice a l'amour et a la meditation' ecrivait Nicolas Bouvier. Tiens, j'ai zappe la guerre, je comprends maintenant cette apparente indifference a ses traces.

Moi qui commencais a me sentir bien seul, me voila entoure de toute la jeunesse locale.



Finalement j'ai bien fait de remplir ce carnet avec quelques croquis, il devient mon petit sesame. Une carte d'identite, une vraie. MERCI ISABELLE, c'est le carnet qe tu m'as offert. Puis les jeunes aprecient, meme si je me surprends assez classique, assez premier degre dans mon dessin.

Des gamins survoltes et culottes, limites gitans, me tournent autour. Me harcelent de questions. Passer de 'star' a bete de cirque n'est pas des plus agreable. "t'as de l'argent ?" " tu dors ou ?" Je pense a Bregovic et sa chanson : "Money Money Money Money Money Moniiiiiiiiiiiiiiiiiiiii"

Je me fais remplir mon verre de biere, les gamines raffolent de moi mais ne restent pas a cause des garcons qui se moquent d'elles en pensant que ca va leur plaire, puis des moins junes viennent, commencent a conspirer...

L'un deux veut absolument boire avec moi, mais surtout m'amener avec lui. Je finis par le suivre jusqu'a son pote qui qttend dans sa voiture. Quelques gamins devenus fideles parce que je leur ai repondu une ou deux fois suivent. Le type dans sa voiture ne me plait pas, semble faux, malgre son anglais basique. Je prefere essayer de me faire comprendre par celui qui m'a amene ici, qui me semble plus interessant, plus fou. Le polonais marchotte, on se comprenotte. Je parle de mon Voyage, de l'iran on derive a l'irak, la guerre, Ben Laden, ils se marrent.



Son pote s'impatient, il insiste pour qu'on aille chez lui. Ca me plait d'autant moins qu'il insinue qu'on ira aux putes, ou du moins qu'il y aura des filles faciles. Le temps de lui faire comprendre que je n'ai pas la tete aux filles, il prend mon sac et le fout dans sa voiture. Je n'ai pas d'argent, je lui repete. Tout ce que je veux c'est parler et boire avec ton ami. Re-5minutes pour lui faire comprendre et puis, a Dieu va, on s'embarque dans la voiture. Je le sens mal, mais curieux, je me dis why not.

Il roule super vite, dangereusement. Va sur la file de gauche, fait clignoter ses phares, monte le son, le coupe.
Ah oui, tu veux m'impressioner ? Je suis deja monte avec des conducteurs plus malades aue toi, et je sens que tu tiens a ta peau, je reste calme, je danse sur la musique. Deja, il a percute son retro.

Puis le bourre derriere (mon 'ami') me verse de la bierre sur l'epaule, merde je vais devoir faire une lessive. Je le soupconne d'avoir fait expres, et evidemment il ne veut plus me donner de biere. Le conducteur n'a pas bu, c'est deja ca, mais il y va de sa question attendue, gros malin qu'il est "Do you have 5 marks for benzina ?". Je suis quand meme decu " No, I told you befor, I don't have money. You told me it's ok. If you just want money, you just stop, and I leave, I don't care"

Je finis par me faire comprendre, recupere mon sac et sors. Dommage qu'il faille se mefier des invitations, mais c'eut pu etre pire.

En plus il m'a recule ce con.

Je marche, regarde sous le pont> Non, pas moyen de dormir ici. Je marche pluuuus longtemps et trouve une maison en chantier. Aaaaah, un beau beton lisse, je m'endors vite. Au reveil, l'ouvrier me voit mais ne dit rien.

Sarajevo

15 km a pied sous le cagnard pour rejoindre la ville. On m'a depose trop pres et trop loin pour que le stop marche. J'ai pas trop envie de rester ici. Ville avec un centre pour touristes, sans (beaucoup de)touristes, ca fait bizarre, ces cartyes postales et ces drapeaux qui flottent au vent pour rien, ca fait westernJe me promene, mange un burek aux epinards et un a la viande, le tout accompagne de yaourt pour meme pas 2 Euros.
Je me perds un peu, puis vais a la gare. Je prolonge mon billet de moitie sans problem et atterris a Doboj, partie serbe de la Bosnie. Je pourrai aller a Belgrade, mais je voudrais utiliser mes derniers KM (konvertible mark) ici.
Mais j'ai l'impression que je n'y arriverai pas... Malgre mon rituel du matin, aller boire un cafe, me soulager, et me laver les mains et le visage dans les toilettes du cafe.


Srpska Republika U Bosnii


Tiens, du Cyrillique. J'ai dormi a cote d'une meule de foin, pas mal marche (je marche au moins 15km par jour, et jusqu'a maintenant, nageais deux fois par jour). Refais du stop. Les trrajets sont de moins en moins bavard, je les comprends s'ils repetent, mais eux ne font pas d'efforts. Le popolsku devient inutile.

J'atteris a Tuzla. De nouveau des bosniaques. De nouveau je marche et en sortant de la ville me fais alpaguer par l'antiquaire/mecano du bord de la route, a l'ombre de son magasin/garage. Il me dit de venir m'assoir. Je comprends son bosniaque. On parle un bon moment, je montre mes dessins qu'il tient absolument a montrer aux gens passent a sa terrasse, dont un part en voiture me chercher deux delicieux cevapi (un pain turc avec des boulettes de viande), une biere, du coca, des gaufrettes au chocolat. Un roi. Ses ouvriers mecanos vont a la derniere ville avant la frontiere en fin d'apres midi, il me propose d'y aller car on a parle de mon voyage.

Il ya une fontaine a 100 metres, je vais y laver mes vetements, reviens les faire secher en restant a l'ombre, a ecrire et a siroter mon jus de cerise prepare par la mama, et offert par le brave fiston. Je suis de nouveau bien.

Bo sam, w nocy, czesto sie boje, a w tym samym rani bardzo samotny sie czulem. Codziennie mysle o tobie...

Pratique de se presenter comme etant polonais. Je ne ferai plus l'erreur, comme a Jablanica, de me dire francais. Et puis esperons que l'avenir rendra ce petit mensonge une belle verite...

Il est marrant l'antiquaire, a plaisanter sur ma barbe de belier, comme il dit, ou de m'appeler "mafia, bandita, cosa nostra" comme pour tous ceux envers lesquels il a une once de sympathie. On dirait qu'un bandit, pour les bosniaques, suscite l'admiration.

Est-ce aue je pourrai voyager seul pendant quatre ans, sans m'arreter ? En tout cas ce japonais rencontre dans le train de Sarajevo l'a fait. Il avait fait le chemin inverse, de la Chine a ici, en passant par le Turkmenistan, le kirghizstan, le Kazakhstan... Jusqu'ou pousserai-je ? Ca m'a donne envie.

Bjeljina

Je me faisd deposer par les ouvriers mecanos de mon dernier amidans cette ville a nouveau serbe, a 20 Km de la frontiere. Trajet silencieux. Ils ne font pas autant d'efforts aue mon antiquire, et ont l'air de me prendre pour un objet curieux, duquel il vaut mieux se moquer gentiment.

Je reve de trois peupliers (apres avoir lu Bouvier a Tuzla) au bord d'une riviere paisible, avec un gazon accueillant pour lire puis dormir. Je ne trouve qu'un voie ferree desaffectee. Mais la j'ai les mures, les mirabelles et le soleil couchant. Il me reste un cevap qu'ils m'ont offert, une pomme donnee par le marchand scandalise et des gaufrettes pour demain matin.
Et mon argent bosniaque que je n'ai pas reussi a depenser ! Je le convertirai a la frontiere serbe


Le pays est fertile, de nouveau des plaines par ici. J'ai depasse les tracteurs parques au bord de la route en lisiere des champs, aux charrettes chargees de pasteques, de melons, de poires, de pommes, de tomates. Je les dessinerai la prochaine fois, promis. La, je cherchais mes peupliers... je les avais vu de loin, pourtant. Mais de pres c'etait pas beau.











Mais j'ai vu un hibou cette nuit !












il a fait du sur place a 1 metre de moi !












il verifiait si j'etais pas un rongeur sous mon duvet












eclaire par la lune, sur une voie ferree desaffectee la classe

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