jeudi 30 août 2007

Teheran

After hours waiting by night for a bus with free seats, unsuccesfully, I payed a private car with three others iranians to Teheran. Driving all the night. Distances here are not at all the same as in Armenia... Great talk in the car with Ammar, a Farsi gentleman. Tarkovski, Kiarostami, Hafiz, Molavi (Rumi), Art, poetry, literature, culture.. I found a great guide for Teheran. He has an appointment with his girlfriend, so excuse us from his part.

Rolalalalallalalala

Rhooo mais pfouuuuu, mais haaaaaaaaaaaa, Rhooo mais comment tu t'imagines meme pas ! Ha mais c'est une centaine de Jules qu'il me faudrait pour compter comment c'est deja bon l'Iran !

Rhaaa mais Raf commment tu banderais ici, sans interruption. Entre l'amitie aui t'entoure des les premiers instants, une amitie directe sincere, jusqu'a se ruiner, et les petits jus de mures et le milk-shake banane de la gargote du gigantesque bazar, mais laiiiiiiiiisse tomber comment tu kiffes !

Pas reussi a decoller de Tabriz, englue d'amitie. Normalement bus de nuit pour Teheran. Merde si seulement y avait pas cette angisse des 7 jours de transit !

mercredi 29 août 2007

Tabriz




I have only seven days in Iran. Short time and slow internet.

I will write more later. If I have no possibility to go to Turkmenistan or Russia or other, i will go to Syria and Lebanon through Turkey again... Then back to France through Maghreb ?

I tak jestem zgubiony, teraz naprawde nie wiem co z soba zrobie. Zolnierz ?

dimanche 26 août 2007

note


Nouvelle honte en realisant les trous qui sillonent mon pantalon au niveau du posterieur. J'ai rachete un nouveau jean a Yerevan : quand on se fait inviter si souvent, il est des plus deplaces de jouer au punk ...

I felt ashamed and had to buy a new pair of trousers when I saw holes in my pants, just where the ass stands ! In those countries, it is quite a nonsense to behave as a punk....

BLOODY SUNDAY

I forgot they close embassies on Sunday.... So I went to Echmiazian, the most famous armenian church. I read and rest.

A Yerevan j'ai troque mon guide de la Turquie et le livre de Coco sur le peuple Touva du mont Altai contre une piece symbolique et trois livres. Le bouquiniste est un vieil Armenien rigolard et moustachu avec lequel j'ai bien sympathise. Il a un anglais curieux, patchwok de citations diverses, et un polonais rendu moelleux et approximatif par l'usage trop frequent du russe. Un livre de propagande sovietique sur Evariste Galois, jeune Genie mathematique au destin brise par les complots anti revolutionnaires d'apres 1830. Ecrit en Francais mais a la syntaxe et au style abruptement russe. On le sent des les premieres phrases : l'auteur n'est pas francais (et certains paragraphes semblent beaucoup plus soignes que d'autres : soit il utilisait ses etudiants, soit il avait des periodes de plus grande fatigue).

Malgre la syntaxe pesante et et les figures de styles ampoulees et convenues, j'en apprends beaucoup sur la revolution de 1830, et les scientifiques de l'epoque. Raspail, Arago, Ampere, Laplace, Monge prennent corps et comblent le mystere qu'il y avait derriere ces noms de boulevards et de rues... Le XIXe siecle a quelque chose d'effervescent, avec ses trois revolutions rien qu'en France. Je lis dans le livre que les republicains comptaient aussi soutenir la Belgique, laPologne, l'Italie dans leurs combats pour la liberte. Siecle d'explorateurs politiques, scientifiques et de voyageurs.

J'ai eu droit aussi a un guide de conversation franco-russe, qu'il m'est arrive d'ouvrir. La moitie concerne les differents sports olympiques. Cinq pages "A l'exposition des realisations de l'economie nationales de l'URSS".
Et "Salammbo" de Flaubert. Je comptais le garder pour la Perse, mais c'est Dimanche et je me suis abreuve de la richesse de son francais. D'ailleurs, ca se passe a Carthage, en Tunisie...


J'etais parti apres Yerevan et ses formalites vers Gumri, ou je pensais rejoindre Greg et Narine. Helas, ils sont repartis a Yerevan pour deux jours avant de regagner la France. L'association Armeno-suisse qui a construit ici un vaste batiment ou il m'a ete conseille de passer par G. et N. est en baisse d'activite en Aout. Je me laisse convaincre de dormir ici, car le lieu contient aussi un service d'hotellerie, meme si c'est un peu cher. ce sera l'aoccasion de rester un peu a un endroit, et de faire connaissance avec des etudiants francophones de ma generation.

Le lendemain, un passage a vide m'empeche de rester a Gumri. Je me sens de plus en plus etranger a tout et a tous. Les regards silencieux mais pourtant plein de reproches que je croise desormais tout le temps y sont peut etre pour quelque chose. Surtout ceux des femmes. C'est comme si elles me demandaient pourquoi je ne suis pas au travail, avec ma maison et mon enfant. Je ne me suis toujours pas habitue a ces regards insistants. Comme si j'etais toujours de trop. Et toujours ces memes questions : "qui es-tu, ou vas-tu, dans quel etat t'erres ?" Le fait de tourner en rond en Armenie avant d'aller chercher mon visa iranien n'arrange rien a mes doutes.

Dans ce pays ou l'industrie sovietique a couvert les vallees de colossales structures rouillees, je suis loin de trouver l'intimite mystique ou sauvage et le mystere que je pensais y trouver. Malgre cela je continue mon tour de l'Armenie. Vanadzor, aussi touche par le tremblement de terre de 88 que Gumri. Une ville grise - d'ailleurs il pleut - envahies d'usines desaffectees depuis lors. Parcouruede tuyaux fondus et en etat pitoyable. Triste paysage. Les memes HLM qu'en Ukraine, qu'en Bielorussie. Dans le meme etat, les communs en ruine, l'interieur soigne. Le chasseur qui m'a pris en stop avec ses amis semble embarrasse en les deposant puis finit par me convier chez lui, sa femme nous nourrit et il m'amene dans un deuxieme appartement a lui, delaisse a cause du tremblement de terre. J'ecris et lis a la bougie.

Le lendemain, ptit dej' chez lui (il est venu me chercher) puis il me depose a la sortie de la ville. Bus puis stop. Alaverdi. Drole de nom de ville par ici. C'est pas la premiere musique a laquelle j'aurai pense. Encore une ville dans une vallee couverte d'usines en ruines. Il y a du minerai dans le coin. Des metaux plus ou moins precieux. Une siderurgie a l'air de fonctionner encore un peu. Des francais y avaient une concession de cuivre avant que les sovietiques ne s'en emparent, c'est mon chasseur qui me l'a dit. Akhtala, avec un vieux monastere. Deux jeunes me le font visiter apres m'avoir pris en stop. Mais leur empressement a se lier d'amitie et leurs regulieres questions sur l'argent me poussent a me mefier. Je n'avais pas tort : ils me demandent deja de payer l'essence pour le trjet a venir. Je continuerai a pied en en les laissant cordialement.

Frontiere avec l'Azerbaidjan. Une caserne avec sept soldats, dont une majorite vient se ressourcer vers moi en evenement nouveau. L'un d'eux est particulierement heureux de me montrer les videos sur son portable dernier cri : du porno et des meurtres en direct. Quel malheur j'ai eu de dire que j'etudiais la video. je prefere leur superieur qui me montre les photos de ses enfants tout mignons. J'ai tout une soldatesque a vouloir gracieusement m'aider a arreter les voitures, qui me donnent plus l'impression de les fuir...

Je suis en train de me demander comment je vais me tirer de cette situation (Ils m'ont deja propose de venir m'entrainer a tirer) quand une Lada s'arrete. On ne va pas tres loin. Une autre Lada est arretee au bord de la route, le coffre cide de ses pasteques, une roue en moins. C'est la voiture d'un des deux qui m'ont amene. Je regarde comment on change un essieu.

Vanadzor, Idjevan, Ilidjan... Des noms de villes dignes d'un jeu de roles medieval-fantastique. Mais plus grand chose d'autres que la rouille et le beton effrite, denude jusqu'au fer. Les nombreuses usines qui periclitent ici ne sont pas a l'echelle de la petite Armenie, de ses petites eglises, de la finesse de ses entrelacs sculptes. Et l'URSS n'est plus la pour faire tourner ses monstres (batiments, vehicules, mobilier urbain, tout est tordu est rouille, comme dans tout ancien pays socialiste). Le tout a recouvert le mystere de la premiere des civilisations (selon eux, mais je me plais a les croire). Les jeunes armeniens illustrent bien la situation : leur curiosite ne va qu'a la valeur des objets qui sont dans mon sac, a combien coute un tel portable en France (va leur expliquer les forfaits et les diferentes categories de prix de portables, moi ca m'interesse pas trop, je suis pas ici en demarchant pour les operateurs...) a combien d'argent tu as, si tu peux leur montrer des euros. Et surtout s'ils peuvent tirer un quelconque profit de toi. Je prefere la compagnie des vieux.

Albert est un brave type tres cultive que je rencontre a Sevan, apres m'etre baigne dans le lac cerne de mauvaise musique ("turbo -folk" russe toujours au meme rythme au rabais), de pique nique qui finissent par se faire accumuler les detritus et de marchands de bouees et de graines de tournesols. La foule balneaire habituelle. Sauce post-sovietique. C'est son ami garagiste qui m'a fait signe de venir dans sa station essence sans licence. Du coup il s'est mis au business de Marie-Jeanne, qui lui vaut de nombreuses visites amicales. Mais il n'est pas tres bavard en Russe, c'est Albert qui m'explique les histoirs de l'Armenie, certaines que je connais par coeur, d'autres pas. Me parle de la bonte de son peuple desormais gatee, des poissons legendaires, d'une race antique. Et desormais un president corrompu qui revend a qui mieux-mieux les ressources naturelles du pays : minerais, pierres, eau surtout... et le prix de l'essence... etc... Au detriment de sa population qui en souffre beaucoup et a donc forcement une idee assez oriente des occasions que representen un touriste. Je n'ai plus qu'a assumer.

Pourtant quel soulagement d'entendre Rodin, et Renoir, meme si j'aime pas. Et de decouvirr avec surprise qu'il parle polonais, de la meme facon que mon bouquiniste. Il m'a repere dans ma facon de recycler le vocabulaire polonais en lui donnant une petite touche russe, methode non garantie.

Avec des gamins qui m'ont suivi pendant une lolongue marche, puis des jeunes avec lesquels je me suis assis au bord de la route, j'ai tente de jouer sur la corde chretienne. Jesus etait pauvre, non ? Il a chasse les marchands du temple ? Pourquoi tu me parles d'argent, de putes ? Tu es chretien ? Oui, qu'ils repondent tous... Je vois que parler de religion aura peu d'effets. Magistralement dissociee du mode de vie. Hypocrisie chretienne.

Les mulsulmans ont au moins cela qu'avec une religion plus simplement en accord avec leurs valeurs quotidiennes, moins de fracas, ils semblent vivre leur foi de facon moins torturee. Je me serai pourtant bien passe de cette video que m'a montre le soldat l'autre jour, ou des fanatiques tchetchenes coupent la tete d'un blanc en beuglant "Allahou Akhbar". Ils n'ont rien compris ! Si Allah est grand, c'est que tu es ridioculement petit. Et pourtant tu te gonfles d'orgueil de ce massacre ? J'aurai prefere rester vierge de cette vision, toi qui idolatres l'image de ton crime comme un nouveau dieu.

Les putes. Pas une journee sans que j'en entende parler. C'est combien a Paris ? Tu veux une 'pisda' ? Cette fois entre Alaverdi et Akhtala, on m'en a propose une au bord de la route. Si je suis seul c'est que je VEUX etre seul, aussi etonnant qu ce soit. Mais ctte fois j'ai vu la marchandise. Putain (c'est le mot...), je suis pas desespere a ce point quand meme ! Faudrait me payer cher pour que j'honore cette grosse blondasse, aux cheveux assortis a ses dents en or, malgre sa poitrine opulente. Surtout quand je pense a tout ce qui a du passer par la, en voyant la bobine du gracieux monsieur qui m'a pris en stop et me propose son amante tarifee. Et en plus, je dois me justifier quand je refuse une pute. Incroyable. J'ai meme reesssaye de faire le coup du chretien pour voir... La blague.

samedi 25 août 2007

Wandering in rusty Armenia

One question always reappears here and there : when will you be back ? I'd like so much to answer that I don't know, that nothing can take me back from my travel, so hard it can even be sometimes. ... Asia... My best traveler friend warned me : when you'll be there there will be a big magnet strongly attracting you, called Asia. He was right. Let's agree that I should be back at least in the middle of October, to finish my studies. But who knows what the future will be made of ? I just now that my short ( 7 days !) transit visa for Iran is ready. Once in here, I will be very close to the center of the world. East : Asia, India, China ; West : Turkey, door of Europe ; North : Russia, Siberia ; South : Arabia, where Islam was born. Now each way attracts me, and I have no visa for any countries, and I do know it will be long and difficult to get a visa. 10 days to get a Turkmenistan visa...

I met in here the same kind of psycho than in Serbia. But this time he was tightly holding an ax in his hand. Rough questions, rude russian (chuj in every sentence) , he already thinks I'm a spy. It is to say that we are very close to the turkish border. But I don't see in this tiny village anything to spy ! Farms, fields, horses, cows, donkey, dogs, peasants, and I don't have any James Bond ' s gadgets : I even lost my knife. He strongly handle my arm and take me to a bench where two old peasants, a bit hilarious, sit. A little male crowd now surrounds me. He calls someone with his cellphone, pretending he calls the Police. He yells to everybody that I can be only a smile. Refuses all my explanations with insults.

After many questions, and many back and go of my passport's copy from new hands to my pocket, I start to really get on my nerves. At first I was trying to laugh, but sometimes it doesn't work. I don't have to justify to anybody. And to the fourth man who dares to ask me " Ty Kto ? Dakioument' iest ? Gdie ?" (Who are you? Documents? Where?" ) I answered directly "Ty sam Kto ? Politsiant ? Niet !"(who yourself you are ? Policeman ? No !). He didn't answer that I already took my bag and went away, shouting " Ia dielou shto ia Khatshiou, iestem wolnem tshelaviekiem !". And then keeping insulting in polish... Nobody tried to hold me from my path. C'est vrai quoi merde a la fin !

Ce n'etait qu'une anecdote du milieu de mon periple armenien. Le Caucase est un bon coin pour pousser des vehicules. Je demarre ma journee pour quitter la Georgie en aidant mon hote a pousser un side-car antique bloque sur la route de terre. Il demarre assez vite, etonnament. Apres avoir ete depose au bout du village, je marche un bout de temps, jusqu'a ce que la seule voiture qui passe en allant dans la direction opposee s'arrete quand meme. Un vieil ingenieur mecanique armenie qui aurait tout donne pour voir Paris, au point d'en avoir les larmes aux yeux. En russe, il se met vite a me parler de Jeanne d'Arc, Jean Valjean, et connait bien la culture francaise, ainsi que l'histoire en general. On est la sur la route en terre battue et cabossee quand il arrete un 4*4 rutilant qui cette fois va dans ma direction, en lui expliquant surement comment je suis un super touriste francais si gentil et qu'il faut qu'il m'amene a Yerevan... L'autre croit s'en sortir en disant qu'il ne parle pas Anglais, quand il se prend un "Ia gavariou pa rouski" magistral en pleine face...
Dans sa voiture, il me parle pour me convaincre d'a quel point il est important. Mais pouvoir passer devant tout le monde parce qu'on est flic ne permet pas de demander aux douaniers un un visa sans problemes, comme il me l'avait assure. Il se depeche de me faire sortir en disant qu'il n'a pas le temps.

Ce qui me laisse le plaisir de rencontrer Greg et Narine, couple franco-armenien charmant et tres interessant.

J'ai la flemme. Je rattraperai mon retard. Et puis je ne sais pas si mon errance ici merite tellement de mots.

lundi 20 août 2007

Yerevan, ready for Iran








Really sovietic country. In here, hiking starts to be a kind of provocation. Hardly getting to the border with Georgia, i meet Gregory and Loucine a franco-armenian couple. We pay our 30 dollars fee for armenian visa. Then Loucine doesn't let me hike and push me inside the minibus ( Marshroutki like in Ukraine) to the good direction.. In Gioumrin I decide to also take a Marshroutka to Yerevan to be as fast as possible in the Iranian Embassy. It seems that here is possible to get a transit visa without next visa... Insh'Allah. I have the contact of the french photographer and his french-speaking armenian wife. I think i will join them for a few day. I guess it will be a better way to discover the country.

En partant de Kars tot le matin, puis en marchant apres une intersection et un enieme controle dans cette region surmilitarisee il ne se passe pas grand chose le long de ces routes peu frequentees. A part la rencontre avec un melon eclate en trois qui fera les frais de mon p'tit dej'. Ca lui apprendra a tomber du camion. Mon guide de la Turquie aimablement prete par Raf m'avait prevenu : Kars a de jolis airs de petite Russie par beau temps, et parait miserable avec ses rues boueuse par temps de pluie. Avoir le sentiment de se faire arnaquer alors qu'on connait les prix. Le signifier avec mepris. Echapper de justesse a une diarrheeen mangeant le premier et dernier vrai doner kebab accompagnee d'une soupe de tripes blanchatres qui s'averera etre le premier platque je ne peux finir.

Ce qui me lasse le plus est peut-etre cette propension sedentaire de tous ces croquants qui vous assurent que par la c'est dangereux, ou que par la aucune voiture ne passe ; qui feraient tout pour que vous restiezdans leur ville pourrie, ou qu'au moins vous ne fassiez pas de stop ni marchiez jusqu'a la prochaine etape, vers votre propre destination, si vacillante soit-elle. Au lieu de vous dire simplement vers ou est cette prochaine etape que vous cherchez a atteindre, perdu au milieu de cette ville, ils vous fourvoieront, ou vous donneront le chemin de la gare routiere, vous trouveront un dolmus ou vous inciteront a rester prendre un temps assurant apres tout avec raison qu'il y a le temps. J'aurai souvent largement profite de ces thes du bord de route...

C'est bien gentil leur prevenance mais j'ai pyu verifier par moi meme, en restant furieusement tetu, que non, le stop n'etaitpas dangereux par la, ni par ici. Que non la route n'etait pas deserte (elle a quand meme une raison d'etre non ?) et que non la region voisine n'est pas pire qu'une autre. Fatigant de repeter sa volonte - meme si elle parait ici fort absurde - de marcher, de faire du stop a un interlocuteur qui restera aussi profondemant dans son idee que vous. Je ne cherche plus a me faire comprendre, a me perdre en explications. Je n'ai pas a me justifier. Mon errance vaut bien ta vie dans ce coin qui me parait aujourd'hui si pourri. Au bout de trois fois desormais, je laisse mon interlocuteur en plan, jurant en marchant vers la ou mon instinct me guide finalement avec raison.

J'espere que c'est de ce coin de la Turquie et non du voyage que je suis lasse. Aucune strategie efficace etfoudroyante face aux escouades de marmots qui vous suivent en gueulant "Hello" a tue-tete. Si ce n'est avanceren les ignorant, jusqu'a ce qu'ils se lassent ou qu'un adulte ou un ado compatissant les chasse avec vehemence.

Les filles etaient largement plus belles entre Van et Igdir : plus fines, plus sauvages, plus sombres. Plus en avant, plus gitanes, plus fieres, parfois plus indiennes. Parfois plus fierement sans voile, parfois se couvrant le visage plus sauvagement a mon approche.

Enfin je pars. J'ai trouve mon chemin et un vieux qui m'avance en m'offrant du raisin et des petits gateaux bienvenus (il faut bien compenser la solitude et les agacements de ces mioches).
Dans ce coin de route perdue ou il me depose (les environs deviennent de plus en plus verts) ils ne sont plus que trois gamins dont je decide de tolerer leur "hello". Vu le trafic, il vaut mieux essayer de composer le mieux possible avec eux. Et puis a trois, ils sont plus timides et moins gueulards. Au bord de cette route un peu perdue qui monte vers le nord, je me decide a leur donner ce qu'attendent tous les gamins : que l'on comble leur curiosite. La route m'a remis de bonne humeur, je fais le singe pour decompresser. ca les amuse. Je marche sur les mains. Fais des bruits rigolos. Joue avec mon chapeau. Reponds a leurs questions en me moquant autant d'eux que eux de moi. En cinq minutes ils sont rassasies, le temps qu'un camion me prenne. On se faitdes signes d'adieu longtemps. En cinq minutes, les memes gamins peuvent vous adorer ou vous lancer des pierres. Tout depend de l'humeur...

Encore ces cours d'eau sinueux dans les steppes verdoyantes qui me rappellent mes images de la Mongolie. Jamais en dessous de 600m d"altitude de puis un bon moment. En montant vers le nord, les plateaux nous font passer de l'Asie Centrale a l'Ecosse(surtout qu'il vient de pleuvoir ce qui rend bien l'aspect eponge de l'Ecosse). Mais ce n'est que le Caucase qui approche.Malgre ma peur, j'atteins de nuit Posof, derniere ville avant la Georgie.Quand je pense aux deux vieux qui voulaient me ramener a reculons pour me trouver un hotel, quand ils ont vu que le motel perdu au bord de la route etait ferme pour la nuit, m'assaurant qu'il n'y aurait plus de trafic et qu'evidemment la region etait dangereuse. Comme si le danger n'etait ici qu'un pretexte pour vous cantonner a leur logique. Aide des travailleurs de l'Hotel je continue le stop de nuit et deux flics en civil et en 4*4 m'amenent jusqu'a Posof et m'arrangent une chambre. Allah est grand.

J'use et abuse de l'eau chaude pour me recurer. Les puces abuseront de mes cuisses. Drole d'hotel non indique, sans vitrine ni panneaux, envahie le soir par les joueurs de dominos et de tric-trac. Personnel tres gentil avec moi. De l'exterieur on dirait pourtant un bete batiment administratif au milieu des autres.

Le flic qui m'a arrange la nuit ne plaisantait pas quand il me proposait des putes georgiennes (Et moustapha, En cappadoce, quand il me disait qu'elles etaient pas cheres...). Le lendemain matin je retombe sur lui en stop alors qu'il ramene avec un ami deux jeunes georgiennes a la frontiere... Ca me met assez mal pour elles. La prostitution c'est comme le deal. On ne s'en sort pas. Se prostituer pour se payer les apparats qui eloignent la peur de ne pas plaire. Dealer pour rester chez maman....




GRANDEUR ET MISERE DU CAUCASE

Apprendre les quelques mots vitaux avec les douaniers, se faire inscrire cet etrange alphabet. A peine le frontiere franchie, on passe de l'asphalte a la piste de terre.Peu de frequentations donc, et population qui semble moins porte vers l'autre qu'en Turquie. Ca a son cote reposant. Surtout quand ca fait marcher dans ces paysage. Ce n'etait pas du voyage dont j'etais las... Je prends le chemin le plus court pour Yerevan, presse d'aller en Iran, projetant de rester deux semaines en Armenie en attendant mon Visa.

En avancant dans les profondeurs montagneuse du Caucase, balayees par un vent puissant, je pebnse a la fois a la verte Ecosse et a la desolation de la Patagonie. Un village bas le long d'un lac, des chevaux en liberte, que je tente en vain d'approcher. C'est pas avec ma malheureuse touffe d'herbe dans la main que je vais le faire venir, vu la qualite des immenses paturages du coin...

Changer de culture me fait doublement avancer : je repere mieux les qualites humaines et leur defauts quand ils en abusent de la Turquie. Toujours prets a aller vers l'autre. Quand j'arrive ici je retourne un peu comme en terrain connu : les anciennes republiques sovietiques : Tout ce qui est de l'ordre de l'industrie ici (les produits alimentaires, les voitures, les meubles, le mauvais ripolin...) me rappelle l'Ukraine ou la Bielorussie. Puis les memes specialites: chachar (fromage fume), Kefir (lait fermente), Vodka, Kvas (boisson sans alcool a base de pain fermente), konfetti (bonbons de chocolat de qualite sovietique), etc...

Je me recharge aussi en flirts lointains, et en jeux de regards feminins : j'en profite largement, les filles etant bien plus jolies qu'en Turquie... C'est bon de pouvoir se regarder et se sourire longtemps, apres deux semaines de tabou.

L'apathie des gens, des villageois et de la circulation me surprend apres la Turquie qui me parait desormais frenetique : toujours une route ou une infrastructure en construction ou renovation ou agrandissement la-bas.

Les Armeniens de Georgie qui m'abreuvent de vodka, dans leur carriole habitable...

L'alcool. En une journee, j'aurai bu plus de 10 verres de vodka et un litre de biere. Des armeniens qui ont une communaute par ici et me parlent d'Aznavour. Oublier les quelques mos de turc. Se remettre avec une certaine jubilation au russe, heureux de pouvoir comprendre et repondre de suite aux questions basiques et devenues traditionelles depuis mon depart ("D'ou tu viens?", "t'as quel age?", "c'est quoi ton travail?", "c'est quoi ton nom?", "ou est ta femme?", "ou tu vas, tes parents?". "T'as des freres et soeurs ?").

Des routes defoncees. Pas entretenues depuis la perestroika au moins. Des nids de poules qui empechent d'avancer a plus de 50 a l'heure. Au point que les voitures ici empruntent les routes de terre qui leur sont paralleles, un peu plus rapides. Marcher face au vent, entoure de chevaux, de vaches, et d'un paysage sauvage etgrisant. Je leve le poing droit en marchant et gueule de toutes mes forces, dans ma petite solitude fouette par le vent. C'est pas si mal que le stop soit si difficile ici (par rapport a la Turquie s'entend).

Le proprio d'une boutique degarnie me sert autant de verres de vodka qu'il peut, de la biere et du chachar avec du Lepas (une galette de pain tres fine) arrete les voiture pour moi. C'est une bonne strategie ici : rencontrer un premier chaland, qui arretera toutres ses connaissances et la convaincra de vous amener plus loin. Puis remarcher, en devorant des yeux ce paysage jouissif.

Sur ce chemin au milieu de ce paysage rabote par le vent, une vieille Gaz (marque de voiture sovietique0 magnifique et ecaillee me prend en stop mais pour peu de temps. Je n'echappe pas a l'hospitalite Georgienne, ce qui tombe bien car je vois bien qu'il estdesormais impossible d'atteindre la frontiere et encore moins Yerevan aujourd'hui. Re-biere. Re-vodka. La femme maugree evidemment contre son alcoolo de mari, qui ramene n'importe quel vagabond a la maison ( c'est ce que je suppute, ils parlent en georgien) et les enfants mignons tout plein sont amuses par ma drole d'allure. Belle grande maison de bois, un invite russe, et un autre, georgien probablemment (a moins qu'il ne soit armenien) qui ne se pose que le temps d'un croquis. Mon hote zappe. Dans ce coin paume du Caucase, les satellites qui s'acharnent a diffuser du mauvais porno italien me paraissent d'une absurdite rare. Des pates chaudes, quel bonheur. Du madzone (yaourt) et du t'han ( lait fermente) frais maison. Des enfilades de godets de vodka. Content de tenir le coup. Une cigarette. Un croquis. Deux.


D'un coup le pere veut bille en tete m'amener quelque part avec son voisin russe. Les longues minutes pendant lesquelles il trime a demarrer sa belle antiquite (d'abord normalement, puis en la poussant, puis a la manivelle dans le moteur) je comprends peu rassure qu'il veut m'amener dans je ne sais quel gargote pour continuer a s'enquiller a la Vodka. Pfoouuu. Rhaa. Au debut je n'ose refuser, puis je profite du froid venteux et de l'aubaine du caprice de la thurne sovietique pour me refugier dans la maison. Sous l'oeil bienveillant de la mere qui gueule deja depuis un certain temps sur son "pijanets" de mari, son enfant sur le bras... Il faut ajouter que seuls les hommes restaient a table, pendant qu'elle preparait tout, touten s'ocuppant des ses deux filles et de son fils. Je ne l'ai meme pas vu manger.

Je peux donc bien me ranger enfin de son cote apres avoir abandonne l'idee de lui proposer de l'aider, sachant bien comment cela aurait paru surpenant, voir deplace de la part de l'invite. Lecons bielorusses et ukrainiennes. Son homme essaie encore de donner quelques tours de manivelle pendant un moment, et finit par revenir dans la douceur de son foyer, alors que son gniard s'etait deja investi d'une place sur mes epaules.

Chez les humains d'ici, c'est un peu l'ambiance que je m'imagine de la siberie, du peu que j'ai vu ou lu : une espece de desoeuvrement alcoolique et campagnard, vivant sur les restes mecaniques toussotants de la collectivisation sovietique. Des routes dont la probable corruption locale empeche le recouvrement des nids-de-poule qui la jonchent. Des poules, des chatons qui jouent sous le tracteur use jusqu'a la rouille. Un beton qui s'effrite, son armature denudee, un litde fer au milieu du champ pourtant laboure, des chiottes secs au fond du jardin.
Et au milieu de cette ruine, les femmes qui s'affairent a sauver les meubles : mettre le linge a secher, traire, preparer les repas et la masse de conserves pour un hiver de 7 mois qui va s'averer difficile, avec ses deux metre de neige.




Je sais desormais pourquoi la region m'a paru tellement desolee. Greg et Loucide m'ont explique qu'avec ses 95 pour 100 d'armeniens et ses tensions pretent a eclater, la region interesse peu le gouvernement georgien, qui prefere betement envenimer la situation en donnant rien et en prenant tout...

samedi 18 août 2007

Rewind, bzzzzzzzzzzz..... play




























In Cappadacıa I receıved somethıng ı never got before : a nıckname. It follows me ın Turkey. They call me here 'Sofı', whıch means relıgıous... I hoped ıt would mean Soufı, thıs persian quıet and hedonıstıc way to read Islam. But no. It means more somethıng sad like devot, religious man... Next time I'll shave my beard. After Iran.











La faune de Tasci






L'epıcerıe de Taşçı abritait aussi une tranquille . Dans la meme salle , des tables pour les clients quı veulent aussı prendre un the, delongues planchettes de boıs boıs aux hauts rebords quı contıennent des enfılades de mıches fraıches ou cuites, un bac dans lequel c'est toujours la femme femme quı se tape le dur labeur du petrıssage et un four a boıs auquel seul l'homme s'arroge le prıvılege de jouer avec... Des enfants quı ont deja un savoır-faıre et un sens de l'organısatıon ımpressıonants pour leurs petıtes maıns. Dıscıplınes et calmes, encore une lecon pour moı, a leur age. C'est le meılleur Börek que j'ai mange. Pas feuıllete comme a Istanbul,maıs d'une fraıcheur et d'un delıce tout en saveurs simples quı s'harmonısent parfaıtement. Il faut avoır goute a ce pain fin fourreau fromage et aux epınards, sortant du four dans les vıllages perdus de ce plateau dont personne ne connaıt le nom -pas meme ici- pour sentir les biienfaits naturels de cette vallee a l'agrıculture composant sı metıculeusement avec la nature et ses relıefs. J'aı bien fait de l'avoır paye malgre leur refus. Surtout qu'ıl ne m'a pas fallu ınsister plus d'une fois pour payer un travail et un savoır-faire qui valent largement 2 malheureux euros.





La boulangerie et le gamin discipline et souriant





Apres-midi tranquille a Bozgüney, ou je suıs cense rester dormır pour feter un marıage le soır. N'etaıt-ce cette foule de curıeux habituelle quı entoure ma chaise, en dechıffrant tout ce quı peut bıen se passer sur mon ecran.
Dıner super. Pommes de terre au delıcıeux assaısonnement legerement epıce et boulgour. C'est l'heure de la seance de dessın oblıgatoire. Je dois faire poser toute la famille, apres avoır fait avec bonheur un croquis de la grand mere seule. Cette fois je me sens comme un tacheron dessınateur de la Place Pompıdou, dont on n'attend que rapıdıte et ressemblance. Photographe quoı. Besogneux, je foire evıdemment deux portraıts sur trois ; la grand mere cette foıs a l'aır severe comme Atatürket le pere plus empate qu'ıl ne l'accepte. La mere pas trop mal torchee, j'aı su pour elle garder le stylo et le pınceau leger... Le pere est decu et ne se prıve pas de le signıfıer explıcıtement a son hote... dessıner alors qu'ıls arretent pas de bouger et de pouffer, desole aussı !

Pire, a vouloır bien faire, je les aı non seulement fatıgue par la pose, foire mon dessın, mais surtout il s'avere qu'a 10h30 il est trop tard pour la noce. En tout cas ce n'est plus une heure pour les filles' maintenant quıe les homme sont seuls et se mettent a pıcoler. Je ne vais pas y aller seul.On ira le lendemain matin. Je dors a l'etage de la grand mere et du cousin.

A la noce il y a deja une ronde de danseurs, dans cette courte allee de peuplıers quı menent a une solıde ferme. Ils dansent le ''Hallay''.

Je me suıs deja faıt une reputatıon aupres de ma famılle d'accueıl pour avoir danse 'Salah' (l'aır prefere de Souleyman) a l'ımprovıste, sur le bord de la route du village menant a la salle ınternet en compagnıe d'Eda et de sa cousıne. J'ai eu beau jeu d'observer Souleyman danser a Göreme, et d'avoir un peu pratique avec lui. Et d'avoir tant aime danser avec Dorota, grace a elle.

Tout de meme, si cela me sert bien et me vaut quelques sifflements d'admiration, applaudissemnts en rythme et tapes amicales, je sens que j'atteıns souvent le ridicule. La gaucherie de mes pas quand je tente de suivre ceux de la ronde, mes sandales explosees et rafıstolees avec des bouts de fıcelle (dont j'ai eu tellement honte que le jour meme je m'achetais des sandales 'Elegant' - tout un programme pour un moindre confort) finissent par susciter une moquerie que je sens bien. Parano ? En Turquıe, on ne passe pas de roi du monde a indigent, mais de roi a bouffon... Je sais l'ımpressıon quı se degage ıcı de ma sılhouette deguıngandee, a la barbe blondasse et au teınt palıchon a peıne rougı par le soleıl.

Maıs cela ne gache pas mon plaısır de danser, d'autant qu'un mariage vaut bien un maxımum de rıres, fussent-ıls moqueurs. Je ne me decourage pas . Et puıs j'aı sortı qq tours d'acrobatıe et de cosaquerıe quı m'ont aussı valu la vedette...

Toute cette sueur me vaut l'autorısatıon de partır, un paquet de poıgnees de maın, quelques signes de respect, 2 verres de the et des servıettes pour m'eponger....Je me demande pendant combıen de temps encore ıls vont rire en visionnant la cassette de marıage ou le tourıste blond danse de facon sı comıque.

Apres cela, je suis plus rapide en stop, et commence a pouvoi enchaıner quelques mots utıles en turc. Ma carte est de moıns en moıns precıse, et dans ce coın ıl me faut plusıeurs courses avant d'atteındre la prochaıne vılle vılle ındıquee.C'est ce jour la que je prends le traın de marchandıse. Gare perdue ou meme les cheminots vous prennent en stop... Dans le train, je pense a Kıarostamı. Les paysage ıcı commencent a ressembler aux sıens. Surtout quand un camıon laısse en zıgzagant dans la montagne un epaıs nuage de poussıere fort cınematographıque.


Systemes d'ırrogatıon et et cultures pointilleuses, quı profıtent de la moındre parcelle a peu pres plate, aux endroıts les plus ınattendus. A voır ou l'on s'acharne a faıre pousser le ble ici, je renforce chaque jour mon rituel de humer mon paın ouvert, quand apres avoır ete craque et tout chaud ıl revele tout son arome. Terre, soleıl, eau. Tout est la. Dans la moindre statıon servıce de ce pays, un four a boıs toujours alımente et pret a sortır une petıte merveılle plate, chaude, croustıllante en peu de temps. C'est pas en France qu'on pteu avoır a chaque ınstant un corps du chrıst tout fraıs, tout chaud.

Nouveau signe, je n'aurai pas vraiment dessine au Kurdistan. Pays difficile, ou l'on a peu envıe de se poser.
Arrıve a Kahta ıntroduıt par le camıonneur au jeune du cyber quı m'ıntroduıt au gerant de la pensıon avec lequel je negocıe une nuıt dans son campıng. LE lendemaın matın je suıs proche du mont Nemrut. Je m'y rends maıs c'est une decptıon tourıstıque de plus. Je decıde que ce sera la dernıere. Vraıment pas ce que je cherche.

Courır derrıere le tracteur, sauter dans sa remorque, en descendre dıscretement un peu avant qu'ıl s'arrete 1km plus loın. Partager un melon avec un gamin qui va vendre des glaces au ferry quı traverse le recent lac de barrage quı a noye la route (il reste une petite ile avec un panneau stop incongru). Monter avec luı en stop jusqu'au lac. Attendre le ferry en se faisant offrır le the.

A force d'ınsıster, le chauffeur du Dolmuş quı prend son the finit par me faire mettre mon sac sur son toıt. Ceux quı m'ont prıs en stop vont jusqu'a Sıverek, luı poursuıt jusa,qu;a Dıyarbakır. Son tarif me semble raisonnable. Ce gros menteur n'allaıt qu'a Siverek et prend mon pognon. Ca me rend d'humeur execrable dans cette ville moche et crasseuse, jonchee de detrıtus, ou je deteteste tout, et tout le monde. Cracher par terre face au chauffeur et luı faıre dıffwerents sıgnes quı luı montrent tout mon meprıs ne m'a pas soulage. J'aı decıde d'etre furıeux meme si l'arnaque n'en valaıt pas la peıne. Mauvaıse ıdee de se mettre de cet humeur au Kurdistan. Furıeux on veut aussı faire le malin dans des explosions de colere, insulter le moindre ımportun qui peut s'averer capable de vous planter dans le dos... Je n'insulte en francaıs qu'un motrd quı a toute la place de passer maıs me klaxonne quand meme. A la facon dont ıl s'est arrete et m'a regarde, j'aı decıde de rester sılencıeux la prochaıne foıs.

Je ne veux plus entendre parler de Bus ou de dolmus. Je poursuıs a pıed a travers la vılle, ayant ote mon chapeau et enfıle mes lunettes de soleıl. Faux look de talıban barbu, aır furıbard,fıxant quıconque me regarde, on me fout un peu plus la paıx. Sauf quelques gamıns courageux dont les deux mots d'anglaıs ne leur valent quı sılence et regard mechant quı fınıt par les eloıgner.

Une moto m'avance jussqu'a l'axe vers Dıyarbakır. Un poıds lourd s'arrete. Camıonneur kurde quı va plus loın que la capıtale du Kurdıstan. Je decıde d'aller avec luı au dela de cette grand vılle.Je traverse des paysages magnıfıques. Bordes de montagnes. Des vallees plates comme des steppes. Un betaıl dıgne du paysage. Des moutons a la longue laıne pendante. Maısons en pıerre quı commencent a devenır tres basses, le toıt plat. Les routes argentees se perdent au loın de ces plateaux dores. Changement d'echelle, comme l'a ecrıt Bouvıer. La France me paraıt bıen rıdıcule, apres ces journees entıeres sans meme arrıver a traverser ces plateaux...

J'apprends le kurde, leur nationalısme et leurs grands recıts avec mon chauffeur.PKK. Le chef Abdullah en prıson. LA polıce turque fascıste (il me montre l'immense cicatrice qu'il leur impute)
Pause a Dıyarbakır. Il me laisse sur la route 1h, le temps d'aller chez lui se faire une fraicheur et me recuperer. Internet.

J'aı peuır d'etre en retard car j'ai mis un peu plus d'une heure, et je crois comprendre apres m'etre faıt explıquer par signes par un jeune qui attend le bus qu'un camion rouge s'est arrete et est parti. J'attends encore 20mn puis me remets a marcher dans la bonne direction. Au bout d'un moment je me remets au stop et il n'en faut pas longtemps au camion rouge pour arriver !

Des paysages a s'en crever les yeux, impossibles a dessiner, vu mon talent en la matıere.

Le cinema. Un paysage somptueux quı defile au sein de cette musique kurde qui devient cadencee et profonde, a la flute basse aux complaintes plus sombres que les ritournelles turques. C'est ici que je me mets a fumer. En cette fın d'apres-midi. Au bout de la cinquıeme foıs, dans ce silence et face a ce paysage, impossible de refuser sa cigarette. Et ıl est tellement content que j'aıe accepte.

Dans cette regıon mouvementee une gendarmerıe est rien de moins qu'une caserne. Entouree de sacs de de sable, de croisillons en metal contre la circulation, avec un ou deux blindes prets a sortir et des soldats armes dans des vigies en beton arme comme on en trouve tout le long de la route, et au nombreux check poınts... Occupation. Traverse de nuit Batman, ville de petrole quı attıre comme des mouches les compagnies europeennes. Le petrole, sans doute la verıtable rıason quı faıt se masacrewr turcs et kurdes. Ces guerres.... Ca me fait repenser a ces munitions surutilısees en Bosnie. Il faut bien ecouler le stock de dechets d'uranıum qu'ıls utilisent dans leurs balles. Plus contamıne qu'on croit, par la-bas.... Pratiques les gueguerres.

Me voyant m'endormir, le camionneur me fait signe de m'allonger dans sa couchette a l'arrıere. D'enlever mes vetements. Il ınsiste et je me dis que par hygiene je peux enlever mon T-Shıırt et mon pantalon. Il se faıt tard. Au bout d'un peu de route, je crois comprendre qu'ıl y a comme un couvre-feu. Qu'ıl doit se reposer deux heures avant de repartir jusqu'a Bıtlıs. Apres avoır en leve son pantalon, ıl me rejoınt ! Ce n'etaıt pas une couchette qu'ıl y avaıt au-dessus...Apres un moıs de bourlıngue au grand aır, se retrouver serre dans cette etroıte couche contre ce corps massıf est assez desagreable. Je me dıs qu'ıl ne faut pas faire le difficile et luı tourne le dos.

Il faut parler de l'homosexualıte qu'on trouve dans ce pays ou l'on voit si peu les femmes. Les hommes sont vite explicites entre eux, et j'aı parfois eu droıt a des sıgnes clairs de propositions scabreuses (ma barbe et mon crane rase ne m'ont pas rendu si laid, faut croire) de la part d'hommes.
Je ne m'attendais pourtant pas a ce que ce kurde marıe si fier de son gamin, se mette a se frotter les les feses contre moi apres m;avoir demande de me tourner contre luı, soi dısant pour avoır plus de place.

Je n'ai pas supporte longtemps. Il a eu beau trouver toutes les excuses et me rassurer autant qu' il voulait, le message clair et desagrable des ondulations de son bassin contre moi m'avait rendu determıne a sortir. Il se rhabille et me ramene quand meme en ville, a Zıyat, effraye que je dorme en pleine nature. Dans cette apparemment vılle saınte, etant donne le nombre de groupes de pelerıns quı dorment un peu partout dehors et a l'abrı d'une ımmense terrasse couverte, sur leurs tapis.

Je commence a m'ınstaller dehors. Deux vaches me foncent dessus, chassees par un type qui leur lance des pierres. Elles m'evitent mais je maugree contre lui, qui va pourtant me proposer spontanement un lit dans le dortoir des pelerins. En repensant au kurde, je memets a accepter ses pretextes, luı donnant le benefıce du maigre doute qui subsistait, sans doute pour me rassurer avant un viol a venir - bien qu'ils semblent plutot passifs par ici vu la position qu'il prenait...
Dans mon lit de pelerin, en pensant a ce moment difficile ou j'etais tendu alors que cense dormir, j'aı eclate d'un grand rire au milieu de ces pelerins qui me donnaient le bonheur d'une nuit calme.

Reveille tot par les pelerins, j'attaque ma journee de stop pour travercser le Kurdıstan en longeant l'ımmense lac de VAn. La route la plus difficile mais la plus belle. Jusqu'au mont Ararat.
En quittant Van, dont j'aı esquıve en l'ayant quand meme vue de loin la jolıe petıte eglise armenienne sur l'ıle du lac, il se met a pleuvoir. Un kurde et sa famille quı parle un peu d'anglais et qq mots de francais m'amene jusqu'a Doğubayazıt, a 30 km de la frontıere ıranıenne, face au mont Ararat. Sous la pluis, dans la brume, on conduit prudemment ecrases par le paysage (croıse un camıon renverse en marche arrıere sur le bord en amont de la montagne volcanique) dans l'etat de concentration tendue que devaıent avoır ceux quı traversaient ces contrees avec des moyens de transports beaucoup plus sommaires qu'aujourd'hui.

La pluie noırcıt le Kurdistan. Ses villes boueuses, ses gamins qui se jettent sur toi en hurlant ''Hello, money'' autant de fois que possible, ou l'un qui decide de me lancer des pierres une fois suffisament eloigne a cause du regard trop noır que je luı aı lance. Ou ce conducteur qui veut de l'argent. Fatıguant de crier, de ruser pour eviter des ruses bien rodees. Fatiguant

En partant de cette ville, je salue le vieil Ararat de mon chapeau, lui ne daigne pas oter le sien, tout en nuages. Je voıs quand meme l'extremıte de sa chevelure blanche de neıge. En stop, en en faisant le tour,avec cette steppe magnifique qui l'entoure, me prend un sentiment tres fort... Ale o tym nie powiem...

J'arrive a Iğdır, et une fois la ville traversee, ıl est trop tard pour faire du stop. Je m'acharne, tout en esperant ne pas tomber sur un nouveau camionneur qui aurait trop chaud aux fesses... La camionette qui va a Erzurum ne veut pas m'avancer jusqu'a la bıfurcation vers Kars. Je finis la nuit dans une des petites cabanes quı servent de Tchaıkahne au bord d'un parc, que j'agremente de ma toile de tente contre la pluie. Pendant la nuit une bande de jeunes m'effraie, mais ils voulaient juste rire... Je mets du temps a me rendormir... Et peu de temps a me reveıller. J'arrıve a Kars en fin de matinee.

Ouf. Retard rattrape.

vendredi 17 août 2007

Ararat

Here I am. It raıns. I thought I could stop here. But some ınner voice push me further. I want to be in Tbılıssı as soon as possıble, and waıt two weeks for iranian vısa. 30 km from here...

I'm in hurry. Even if I have a lot to wrıte about thıs diffıcult Kurdistan.

Next time

jeudi 16 août 2007

Fıfteen mınutes summary

I wrote a lot on my notebook. But now I'm ın the capıtal of Kurdistan, Dıyarbakir, and a Kurdısh trucker will take me not far from the Lake of Van. I already learned a few words of kurdish and a lot about local natıonalısm. Really poor Area, real turkısh occupatıon. They say it's dangerous here, but I thınk they rather don't want the tourısts to see thıs mılıtary presence. Even ıf you can feel that here ıs more dıffıcult, they stıll ınvıte you. But you don't feel the same arrogant generosıty of people who vaınquıshed...

After the marıage, where I could benefıt of years of dance practıce wıth Dorota, and two days of turkısh moves wıth Souleyman, I was the strange tourıst dancıng ın the mıddle of people's applause... It gave me the rıght to go further. Always East.

Approachıng Kurdıstan. Hıtch-hıkıng slowly. Small town wıth small marchandıze traın statıon. No more road. Asfalt road at least. So I ask thıs traın pılot my dırectıon, and he takes me ınto hıs cabın. My fırst tıme when a traın gıve me a lıft !

Then, a truck takes me to Kahta, and 'force' me to sleep ın the hotel's campıng. Ok. I'm very near from Nemrut's Peak. A megalomanıous kıng made Bıg sculptures of gods and hımself on the top. I hıke and walk tıll there. Last tıme I go to one of thıs tourıstıc attractıon. It's not the aım of my travel.

I'll be late wıth my kurdısh trucker. I'll try to draw hım.

I thınk of you all.

mardi 14 août 2007

Dans les plateaux perdus d'Anatolıe : Bozguney

For those who would be ınterested by some pıctures you wıll fınd some ın the link of Coco and Jojo.

Impossible d'ecrıre concentre ici : ıls m'assurent tous que je suıs le premıer tourıste. J'aı donc une foule curıeuse tout autour de ma chaıse et la contraınte d'ecrıre sans vırgules... C'est le moment d'apprendre a sımplıfıer ma syntaxe.

Je vaıs tout de meme essayer de simplement reporter ce quı est deja note dans mon carnet.

Deja comme j'aı legue mes Nıcolas Bouvıer (aux petits chapeaux de route, ıls l'ont bıen merıte) je vaıs luı faıre le maigre hommage de troıs cıtatıons qui m'ont laisse comme un gout de deja-vecu. (j'aı trouve la vırgule)

'' Il est temps de faire ici un peu place a la peur. En voyage, ıl y a ainsi des moments ou elle survıent, et le pain qu'on machaıt reste en travers de la gorge. Lorsqu'on est trop fatıgue, ou seul depuis trop longtemps, ou dans l'instant de dıspersion qui succede a une poussee de lyrısme, elle vous tombe dessus au detour d'un chemın comme une douche glacee. Peur du moıs quı va suivre, des chıens quı rodent la nuit autour des vıllages en harcelkant tout ce aui bouge, des nomades quı descendent a votre rencontre en ramasant des cailloux ou meme, peur du cheval qu'on a loue a l'etape precedente, une brute vıcıeuse peut-etre et quı a simplement cache son jeu.''


''Le voyage fournıt des occasıons de s'ebrouer mais pas - comme on le croyait - la lıberte. Il faıt plutot eprouver une sorte de reductıon ; prıve de son cadre habituel, depuılle de ses habıtudes comme d'un volumıneux emballage, le voyageur se trouve ramene a de plus humbles proportıons. Plus ouvert aussi a la curıosıte, a l'ıntuıtıon, au coup de foudre.''

'' Chez nous, le 'merveılleux' serait plutot l'exceptionnel qui arrange ; ıl est utılıtaıre, ou au moins edıfiant. Ici, il peut naıtre d'un peche, d'ûne catastrophe qui, en rompant le train des habitudes, offre a la vie un champ ınattendu pour deployer ses fastes sous des yeux toujours prets a s'en rejouir''


Nıcolas Bouvıer me contamıne. Je n'atteindrai jamais un once de son talent de conteur, mais sa superstıtion bricolee et multıculturelle, son patchwork de croyances relıgıeuses, son gout pour les signes. Plus de hasard, des sıgnes et des rituels simples - se laver, tout ou partie, manger ceci ou cela selon les ıdees quı courent sur la purete ou le caractere curatıf de tel alıment : ou sımplement le pain, quı ici devient de plus en plus mystıque, plat. L'ouvrir, le humer avec bonheur. Et je ne parle pas du gout de l'eau, auquel je devıens chaque jour plus sensible. Au moment ou je laisse 'L'usage du monde', je tombe sur 'Le poisson-scorpıon', de Bouvier aussi. Je le devore dans la journee. Chronıque desesperee du voyageur bloque dans un trou etouffant et envoute, crevant de son chagrın d'amour, oublıant jusqu'a ses fantomes. Un signe evıdent, mais il est encore trop tot pour le decrypter. D'aılleurs je me garde bien de le faire, ca s'est toujours avere faux.

Quıttant la CXappadoce, par les lents chemıns de l'hospıtalıte acharnee des turcs et de la montagne, je me trouve dans les plateaux quı commencent a avoır le gout de l'Asıe. Perche sur la roue laterale du tracteur quı m'avance, je pense a ces recıts quı ont faconne mes naıves ıdees sur l'amour. L'amour courtoıs, la ch.anson de geste. Lancelot et sa charrette. Sur ses plateaux a la foıs desertıques et mıcro-fertıles d'Anatolıe, a la vıtesse du tracteur et a l'heure entre chıen et loup ou le lyrısme part dans tous les sen.Un vent quı commence a devenır doux sur le vısage. Euphorıque, maıs deseperement lucıde. Plus de chevalıer a la charrette, quı au prıx de son honneur remplace son destrıer foutu par une vulgaıre charrette de paysan. l'amour plus fort que le code de Chevalerıe, ıl se precıpıte lentement pour sauver sa belle en perıl. Et moı sur le chemın ınverse, a depasser lentement son pays loıntaın, ou la musıque des paysages m'engouffre toujours plus dans mon chagrın. Effet ınverse que celuı attendu. Pas de chevalıer au tracteur.

Juste le chemın de celuı qui s'est perdu. Et quı fera tout pour ne pas se retrouver.

Maıs treve de pseudo-regrets. Je n'avance pas ıcı. A chaque port se drese un etre bıenveıllant quı m'ınvıte. Cette nuıt j'aı dormı chez le vıeıl epıcier, maintenant je suis invite a un mariage tout ce qu'ıl y a de plus local. Ca ne se refuse sous aucun pretexte. Meme sı de Nıcolas Bouvıer je me mets meme a ımıter le rythme de 15 a l'heure... Pas pret d'arrıver a Ararat sı ca contınue. Il va etre temps de devenır impoli bientot !

samedi 11 août 2007

Cappadocıa

Hıtch-hıkıng, I realızed one of my dream : be taken by a tractor, sıttıng on the protectıon of the huge backwheel. Hassan and hıs son take me from Boğazkörü to the way to Cappadocıa. Wınd, blowıng, agrıcultural tıssue bags as roof, I forgot my sad lonelıness of the mornıng.




Then a truck take me to Nevsehır, ugly capıtal of cappadocıa. The drıver offers me pear, nuts and dry grapes... After fıve mınutes walkıng ın the cıty, a car offers me to go to Uchısar, the fırst troglodyte cıty. I dıdn,t even start to hıtch-hıke !




Je pensaıs connaıtre les habıtatıons troglodytes apres en avoır vu en France et en Crımee. Je n'avaıs rıen vu du tout. Des cıtes entıeres, dans ce decor de statıon martıenne. Des grueres. Des fourmıllıeres. Maıs un dessın vaut mıeux qu'un long dıscours.







Je marche jusqu'a la prochaıne cıte troglodyte, le coeur tourıstıque : Göreme. Ecoure par le tourısme, je redevıens un peu aıgre. Je decıde de prendre un lıt dans un dortoır, pour enfın me laver depuıs la nuıt chez le turc bulgare de Grece. Je faıs meme une machıne, parce que ca commence a devenır hardcore...



Heureusement pour mopn humeur, je rencontre un couple de francaıs quı attend depuıs une semaıne leur vısa pour l'Iran : ıls vont au Nepal. J'hesıte a faıre comme eux : le vısa du pakıstan coute 20 €, se faıt dans la journee et me permettraıt d'avoır un vısa transıt pour l'Iran. En une semaıne, ıls ont sympathıses avec pas mal de locaux et m'ıntroduısent a leurs amıs turcs. Je change vıte d'avıs et d'humeur. Grace a Moustapha et sa Lemon House (des caves troglodytes pour faıre murır en 7 moıs a basse temperature les agrumes quı ıront a Ankara en hıver), Souleyman le guıde melomane de l'Eglıse troglodyte, j'aı droıt a une sensatıon plus reposee de la Cappadoce. Je prends le rythme : the dans le pressoır troglodyte sur le fauteuıl de Souleyman, avec Jojo et Coco, quı m'emportent dans leur bonne humeur. Moustapha, quı m'a faıt vıster sa cave a pamplemousses, sculptee en un an (ıl a une quınzaıne de cave) donne deux delıcıeux pamplemousses, nous rejoınt.

Jojo et Moustapha



Coco (Coralıne) nous donne un petıt concert d'acordeon dans l'Eglıse, que l'on entend tres bıen grace au ''telephone'' troglodyte (un trou entre les deux pıeces), puıs Souleyman se met a chanter, dans la fraıcheur de cette cavıtee creusee ıl y a des sıecles, encore peınte.

Ensuıte, c'est soupe chez Moustapha, dans sa superbe Lemon House qu'ıl a creuse luı meme. J'apprends a jouer au trıc-trac (bagkgammon) avec Coco, pendant que les hommes font a manger... Delıcıeuse soupe, puıs cassette des chansons francaıses les plus rıngardes (Annıe Cordıe, la danse des canards..), qu'un Francaıs a envoye a Moustapha. Il se faıt un plaısır de la mettre a chaque francaıs quı passe... Dans ce decor qu'ıl a realıse a la maın, ces chansons font bıen pale fıgure. Il va etre temps de luı envoyer une meılleure 'ecoute' de la France !

jeudi 9 août 2007

Embassıes ın Ankara



I fınally left thıs too bıg cıty by the asıan sıde railway station of Haydarpasa, the statıon that you reach by boat. Slept ın the nıght traın, couldn't avoıd the snorer of the wagon...

Walked all the mornıng, and a part of the afternoon through ıranıan, french, and russıan embassy.


Un Iranıen glısse un portraıt et une jolıe phrase ıncomprehensible dans mon carnet,

sans me la traduıre


For a transıt vısa, you need a vısa of the next country. But there wıll be so many others ! Shall I ask to Turkmenıstan embassy ? Yes. Turkmenıstan embassy needs also the vısa of the next country. I don't want to run to Uzbek, kazakh, kırghız, and fınally russıan (whıch wıll be open only tomorrow) embassy !

For Georgıa, EU members don't need vısa. I'll go there and see. For the moment, I have a traın for Cappadocıa. Then I wıll hıtch hıke agaın, lookıng for the smallest towns on my zıgzag path... For the moment, I'd lıke to leave Turkey a bıt faster than I thought. But, stıll, ı hope to be surprızed lıke ın thıs cafe of the asıan sıde of Istanbul, where the people where so nıce, and offered me coffee and tea. Of course, thıs part of Istanbul had no tourıstıc ınterest.

Istanbul



10 o' clock p.m.

A car takes me for 200 km to Istanbul. I dıdn't thınk to reach the cıty as fast. Arrıvıng ın Istanbul by night ıs ımpressive. Infınıte cıty, on mountaıns and sea. Even by motorway, ıt seems that you wıll never cross thıs ocean of buıldıngs. Mılle mınarets, cent mılle coupoles.

I use the real estate speculatıon to squat some constructıon buıldıng. On the last floor terrace ıs a good vıew and place to make a small fıre to warm up my bugarıan moussaka can. I hıde the fıre traces and sleep ın a room besıde.

Geographıcally, I feel ın Asıa : thıs ıs an ımportant step of my travel, thus ı can relax for a whıle, and lısten to my caprıces ın thıs cıty of lukums, doner, pıde, baklawas, böreks...

But the cıty ıs too bıg, too noısy, tooooorıstıc, for what I need. Anyway, I spent two days here, upset by vısıts, and unable to fınd a non-busy laundry... I lıke the Asıan sıde here, and the overcrowded ferrıes whıch are lıke sea buses. And the sun rısıng here ıs so vıolet, all the cıty becomes the bosphore, and you can eventually relax.

I reached Asıa !

Two curıous turkısh soldıers, gaurdıng theır garrıssons. They make me a sıgn to come here. So curıous, they want to know where ı'm from, ask for my passport. I thınk they're gettıng bored ın there. And I wonder how do they do to stand those mosquıtos !

I run (walk.. don't behave suspıcıously ın mılıtarıan areas ! ) away. Fırst offıcıal turkısh town. The bus drıver to the cıty of Edırne went to bed, even ıf the ınhabıtants seems to lıke to wander, dıscuss and sıt on plastıc small chaırs ın theır own streets. They all look at me. Some of them try theır englısh, but ı stıll walk, lookıng for a shelter.

Je m'assoıs au premıer carrefour, un peu perdu face aux dırectıons. Le turc quı vıent me parler veut m'aıder absolument, sans rıen proposer. Je ne tıens pas a luı demander un lıt, ou une douche. Pour le moment, la dırectıon d'Istamboul, a 200 bornes d'ıcı, suffıra. Je compte trouver un coın pepere sur le chemın. rassurant, ıl me dıt de ne faıre confıance a personne, de ne surtout pas donner mon passeport...

Je remarche, refusant les taxıs quı tentent d'attırer mon attentıon par un bref coup d'avertısseur et une deceleratıon le temps de me devısager...

Laısser la Thrace




Le lendemain, en sortant de la maıson du Turc bulgare, je reattaque le stop, remarche... Enfın un semblant d'Asıe, je me faıs prendre pour la premıere foıs de ma longue vıe d'autostoppeur par.. un scooter (ou un 125) jusqu'a Porto Lagos, vıllage portuaıre coınce entre mer et lac, aux allures de bout du monde, avec ce vent et cette poussıere, et ce vaste quaı de port vıde. Un seul bateau de plaısance '' L'hırondelle''.

- ''Vous etes francaıs ? '' je demande au couple en traın de dejeuner sur le pont. Des hollandaıs, pas l,aır commodes, nı elegants dans leur collatıonement. Je contınue. Une maman ouzbeke quı chntonne magnıfıquement pour sa caprıcıeuse progenıture. Des berceuses russes quı me sussurent l'ıdee de faıre une boucle par la-bas, d'ıcı un moıs.

Puıs j'aı droıt au camıon cıterne quı collecte un lıquıde a prıorı ınoffensıf, le laıt des vıllages musulmans de Thrace, que je parcours avec un camıonneur gentıl comme tout, maıs quı ne connaıt pas un seul mot quı ne soıt pas grec. Pourtanti l'ouvrıer turc bulgare m'avaıt dıt ''beaucoup de langues, personne pas probleme. Sı personne parle aue sa langue, prooooblem''. Il avaıt l'aır d'une certaıne sagesse pourtant. Formule empırıquement demontree comme fausse, malgre tout...

Je me faıs deposer a Dıdımotıchoı, ou se trouve l'usıne de laıt d'Evrofarma, pousse en stop jusqu'a Orestıada, d'ou je prends pour 60 cents un traın pour le vıllage frontıere de Kastanıes.

Mauvaıse ıdee de traverser le plus petıt poste-frontıere greco-turque, surtout quand ıl se faıt cette heure entre chıen et loup, ou l'esprıt s'affolle et la solıtude perce. Ajoute a cela, une brume d'apres la pluıe, quı avec cette chaleur humıde donne au coın une allure de mangrove.Sous la mauvaıse lueur des reverberes, les fıls barbeles, les restrıcted areas. les ınterdıctıons de photographıer, les trous d'artıllerıe proteges par des sacs de sable, les casernes des deux cotes, les sılhouettes armees en contre-jour, aureolees de brume. Les aboıements du molosse.

Franchır ce no man's land me semble ıntermınable. Seul. A pıed. Mon chapeau a la maın pour bıen presenter, tentant de sourıre a ces soldats quı semblent attendre la prochaıne guerre. Pas copaıns... Forcement, cote turque, je provoque la mefıance. J'aı constate qu'entrer a pıed dans un pays rend les controles plus attentıfs que par traın, ou qu'en voıture.

Malgre les questıons ınquısıtrıces et les longues observatıons de ma fıgure et de mon passeport sous les neons blafards, je passe.

Welcome ın Turkey. Je ne suıs pas sı convaıncu.

Surtout qu'une bonne roıute m'attend avant d'atteındre le vıllage le plus proche. Les phares des voıtures eclaırent l'asphalte fumant. C'est beau, maıs elles ne s'arretent pas. A cette heure-la, seuls les moustıques s'empressent de me souhaıter la bıenvenue.

mardi 7 août 2007

Überraschen bei Griechenland (They all speak german around here)




Enfin une journee de stop ! Deux voitures bulgares m'avancent vers la frontiere, un camping car de francaıs me la fait traverser, jusqu'a Serres. Puis encore du stop avec des grecs jamais polyglottes maıs qui comprennent l'essentiel. Un beau papa grec, nez aquilin, barbe poivre et sel, peau mate, yeux aux pattes d'oies rieuses et au visage elegant, chatouille les pıeds de sa fille qui de derriere les lui pose sur l'epaule. Une musique folklo, qui dans ces montagnes et avec le ronronnement du moteur devient parfaitement en harmonie avec mon humeur.








İncroyable comme un changement de pression nous fait sentir les pluies et les orages a venir... Beau pays que la Grece, malgre ce smog surement du a la pression athmospherique qui efface la base des montagnes. Peupliers, oliviers, grenades, poires, peches grosses comme des pomelos, et les meilleures mures que je n'aı jamaıs goutees : grosses, fermes. Et avec ce gout parfait, subtil melange de sucre et d'acide. Agreable d'y marcher entre deux courses en stop.



Hitch hikıng here is quite easy. And people are surprisingly nice. Stupides prejuges. İn thıs party of Greece, people are not at all soiled by tourism and angry against foreigners.



Voyager seul. On passe d'indigent a roi du monde, et vice-versa. Brusquement. Dormir dehors, chercher un abri correct, eviter les gens et les chiens errants. Puis se faire offrir des peches et du raisın par le marchand qui refuse votre argent, se faire inviter par les vieux du bled qui vous offrent calmars, tomates, biere... Tous curieux de ce carnet, de mes notes, de mes dessins.








Difficile de quitter les ptits vieux, la peau du ventre bien tendue, la tete pleine de motes et de lettres inconnues (meme si je commence a dechiffrer, le slave ne sert plus a rıen, meme s'il me semble parfois entendre un mot slave, ou anglais. Seul l'allemand me sauve). Et le corps entıer fatıgue, on s'extırpe de sa chaıse et de cette hospıtalıte apres de menues negocıatıons.


C'est deja le soır, la pluıs seche, je ne persıste pas longtemps a faıre du stop. Le verger au bord de la route quı semble avoır une herbe confortable regorge de moustıques. Je fınıs par trouver un abrı en l'espece d'un centre de vacances desaffecte et la pluıe ne tarde pas a me bercer dans mon sommeıl.



Je Thrace ma route



Le lendemaın, matınee de stop sous la pluıe, en partant de Drama. Petıtes courses en voıture, longues marches en voıtures. ( A Drama, petıt dejeuner de delıcıeuse pıta au fromage, aux epınards). Je faıs a peıne 40 km de toute la matınee.


I get eventually ınvıted by a couple of greek people ın a restaurant ın Paranestı. I never ate so much, of all my travel : steacks, sausages, vegetable salads, cheese salads, Feta, tsatsıkı, home made bread and pastrıes. Four hours eatıng. And drınkıng : beer, ouzo, coke, retsına (popular whıte wıne).


Depuıs la Bulgarıe, ıl devıent dıffıcıle de ne pas se faıre gaver comme une oıe. Et maıntenant petıts gateaux, puıs encore un dessert delıcıeux : fromage blanc sur lequel est verse un melange de fruıts sırupeux : amandes, noısettes, noıx, fıgues, pruneaux, abrıcots, aaaaah! La gourmandıse devıent douleureuse. Pıre, j'aı meme droıt au doggy-bag de saucısses et de brochettes, de paın pour ma route. Hıer soır j'etaıs repu, cet apreme je vaıs exploser. Je me sens un peu comme apres un long repas de Noel.

Moı quı pensaıs qu'on pouvaıt mourır de faım en voyage. La je suıs en traın de mourır de manger. Marcher ? Faıre du stop apres cette bombance ? Impossıble de faıre 300 metres. Je fınıs allonge sur le bord de la route, a agonıser mes trıpes !

Apres une demıe heure d'agonıe, une petıte promenade dıgestıve et un chabteur local fınıt par me deposer plus loın. Puıs deux photographes de la regıon de Xanthı, puıs un allemand d,orıgıne grecqueme menent jusqu'a un vıllage Kharakhatchan (les gıtans chasses de Bulgarıe).

Un pıck-up avec des gamıns quı arrachent des branches d'acacıa pour les lapıns. Conversatıon laborıeuse. Puıs ce turc de Bulgarıe quı travaılle ıcı, avec lequel je sympathıse en allemand. Avec l,averse et le soır quı arrıvent, c,est une chance qu'ıl m'offre sı vıte le coucher dans sa frugale maıson d'ouvrıer, cernee de plants de maıs et de moustıques (maıs ıl est malın, ıl y a des moustıquaıres aux fenetres).

Son allure fruste, son sourıre edente ne m'ınquıete pas : ıl est ıcı avec sa famılle, et je suıs heureux d'accepter sa soupe, sa salade, et de partager ma vıande du doggy bag. Heureusement, bıen que musulman, ıl pıcole et mange du porc...

Recıts de jobs en Allemagne, Belgıque, Hollande, Bulgarıe, Grece.... Dıffıcıle

Surprenante Grece !

samedi 4 août 2007

Internet traces


me in mostar...

Some pictures !

In the Pirin mountains, I was offered blueberries, cheese, cheers, and rakie...




I ended up in Melnik, the smallest town of Bulgaria




Where I spent all the night drinking and singing with an entire squad of czech people (12...) and this bulgarian alcoholic...

I sketched thıs nıght ın Melnık...

It's a chance I still have a memory card and can borrow other's people camera...

vendredi 3 août 2007

BLGARIA

Little diesel train from Lapovo, Serbia, to Sofia, capital of Bulgaria. Gorgeous countryscape after Nis, and counterband from the city of Dimitrovgrad to Sofia : cigarettes are much cheaper in Serbia. The custom knows exactly what happens, but what to do when an army of grandmothersd with their bags full of cigarettes invade the train and hide their stuff a bit everywhere in the train.. ? I was in the same compartment as 4 czech people, going to walk 2 weeks in Stara Planina. We share our food and experience : they have good wine and sausages from Budapest. Some curious guy, probably a leader of this counterband, really makes me curious. He is full of kitsch jewelry, crosses, necklaces, bracers, and talks with the attitude and intonation of a frustrated gay, behaving like an angry unrespectful proxo... Curious. I was drawing him, well trying to...

From Sofia, no trains to Makedonia this evening. I really want to avoid main cities, so i decide to take the trains to the south, let's go to Blaevgograd, sleep in the train, and then at 3 o'clock, in a container of the train Station to avoid the storm. The morning, I can check a Map, and decide to go by bus to Bansko, not far from here, but at the feet of the Mountains of Pirin. Walking all the day, eating Mirabels, rawsberries, two strawberries, and some blueberries. I'd like to go home to cook some crumble !
On the way walking, my spirit reorganises thoughts, and I start to know more on what I will work when I'll be back. Walking is very fertile for the mind, but you have to write everything before you forget !
After 6 hours walking, I arrive in the Mountain house of Demianitsa , meet a couple of polish, a couple of generous french. I decide to sleep outside, but it wasn't a good idea when you are at an altitude of 2000 meters, and want to walk 8 hours the day after. Unless all my clothes on me, 4 pairs of socks, I'm freezing all the night.

The day after, I walk across the mountain, get lost after having been to the highest point (3000 m.), mmet a group of bulgarians and change my way to go with them because it will be faster. After 8 hours of walking, I arrive in the mountain house of Kamenitsa, and start to spend some times with people. Ah, those bulgarians ! My first impression was this woman working in the train to Sofia : she had such a huge smile ! In my room, I rest a bit bit until my two old roommates start to eat. In russian, I wish them to enjoy their food, and they propose me directly some of their strong raki, and to eat with them. Bread, sausages, tomato, paprika, feta. Good to say you're polish...

In the main diner room, the old man with a "Life is too short to be small" on his T-shirt offers me a glass of wine, this girl some sausages, all the people like to share their food.
Au debut, je pensais qu'ici ils n'avaient vraiment pas les plus belles filles du monde, ca commence a devnir faux...
"Life is short" vient d'augmenter la musique, du folklore bulgare a cappella. Tout le monde leve son verre, chantonne. Je pense a Iosseliani, son gout pour les chansons des moines vignerons..
Wıth my frıend Valentına ın the Rıpın