lundi 20 août 2007

Yerevan, ready for Iran








Really sovietic country. In here, hiking starts to be a kind of provocation. Hardly getting to the border with Georgia, i meet Gregory and Loucine a franco-armenian couple. We pay our 30 dollars fee for armenian visa. Then Loucine doesn't let me hike and push me inside the minibus ( Marshroutki like in Ukraine) to the good direction.. In Gioumrin I decide to also take a Marshroutka to Yerevan to be as fast as possible in the Iranian Embassy. It seems that here is possible to get a transit visa without next visa... Insh'Allah. I have the contact of the french photographer and his french-speaking armenian wife. I think i will join them for a few day. I guess it will be a better way to discover the country.

En partant de Kars tot le matin, puis en marchant apres une intersection et un enieme controle dans cette region surmilitarisee il ne se passe pas grand chose le long de ces routes peu frequentees. A part la rencontre avec un melon eclate en trois qui fera les frais de mon p'tit dej'. Ca lui apprendra a tomber du camion. Mon guide de la Turquie aimablement prete par Raf m'avait prevenu : Kars a de jolis airs de petite Russie par beau temps, et parait miserable avec ses rues boueuse par temps de pluie. Avoir le sentiment de se faire arnaquer alors qu'on connait les prix. Le signifier avec mepris. Echapper de justesse a une diarrheeen mangeant le premier et dernier vrai doner kebab accompagnee d'une soupe de tripes blanchatres qui s'averera etre le premier platque je ne peux finir.

Ce qui me lasse le plus est peut-etre cette propension sedentaire de tous ces croquants qui vous assurent que par la c'est dangereux, ou que par la aucune voiture ne passe ; qui feraient tout pour que vous restiezdans leur ville pourrie, ou qu'au moins vous ne fassiez pas de stop ni marchiez jusqu'a la prochaine etape, vers votre propre destination, si vacillante soit-elle. Au lieu de vous dire simplement vers ou est cette prochaine etape que vous cherchez a atteindre, perdu au milieu de cette ville, ils vous fourvoieront, ou vous donneront le chemin de la gare routiere, vous trouveront un dolmus ou vous inciteront a rester prendre un temps assurant apres tout avec raison qu'il y a le temps. J'aurai souvent largement profite de ces thes du bord de route...

C'est bien gentil leur prevenance mais j'ai pyu verifier par moi meme, en restant furieusement tetu, que non, le stop n'etaitpas dangereux par la, ni par ici. Que non la route n'etait pas deserte (elle a quand meme une raison d'etre non ?) et que non la region voisine n'est pas pire qu'une autre. Fatigant de repeter sa volonte - meme si elle parait ici fort absurde - de marcher, de faire du stop a un interlocuteur qui restera aussi profondemant dans son idee que vous. Je ne cherche plus a me faire comprendre, a me perdre en explications. Je n'ai pas a me justifier. Mon errance vaut bien ta vie dans ce coin qui me parait aujourd'hui si pourri. Au bout de trois fois desormais, je laisse mon interlocuteur en plan, jurant en marchant vers la ou mon instinct me guide finalement avec raison.

J'espere que c'est de ce coin de la Turquie et non du voyage que je suis lasse. Aucune strategie efficace etfoudroyante face aux escouades de marmots qui vous suivent en gueulant "Hello" a tue-tete. Si ce n'est avanceren les ignorant, jusqu'a ce qu'ils se lassent ou qu'un adulte ou un ado compatissant les chasse avec vehemence.

Les filles etaient largement plus belles entre Van et Igdir : plus fines, plus sauvages, plus sombres. Plus en avant, plus gitanes, plus fieres, parfois plus indiennes. Parfois plus fierement sans voile, parfois se couvrant le visage plus sauvagement a mon approche.

Enfin je pars. J'ai trouve mon chemin et un vieux qui m'avance en m'offrant du raisin et des petits gateaux bienvenus (il faut bien compenser la solitude et les agacements de ces mioches).
Dans ce coin de route perdue ou il me depose (les environs deviennent de plus en plus verts) ils ne sont plus que trois gamins dont je decide de tolerer leur "hello". Vu le trafic, il vaut mieux essayer de composer le mieux possible avec eux. Et puis a trois, ils sont plus timides et moins gueulards. Au bord de cette route un peu perdue qui monte vers le nord, je me decide a leur donner ce qu'attendent tous les gamins : que l'on comble leur curiosite. La route m'a remis de bonne humeur, je fais le singe pour decompresser. ca les amuse. Je marche sur les mains. Fais des bruits rigolos. Joue avec mon chapeau. Reponds a leurs questions en me moquant autant d'eux que eux de moi. En cinq minutes ils sont rassasies, le temps qu'un camion me prenne. On se faitdes signes d'adieu longtemps. En cinq minutes, les memes gamins peuvent vous adorer ou vous lancer des pierres. Tout depend de l'humeur...

Encore ces cours d'eau sinueux dans les steppes verdoyantes qui me rappellent mes images de la Mongolie. Jamais en dessous de 600m d"altitude de puis un bon moment. En montant vers le nord, les plateaux nous font passer de l'Asie Centrale a l'Ecosse(surtout qu'il vient de pleuvoir ce qui rend bien l'aspect eponge de l'Ecosse). Mais ce n'est que le Caucase qui approche.Malgre ma peur, j'atteins de nuit Posof, derniere ville avant la Georgie.Quand je pense aux deux vieux qui voulaient me ramener a reculons pour me trouver un hotel, quand ils ont vu que le motel perdu au bord de la route etait ferme pour la nuit, m'assaurant qu'il n'y aurait plus de trafic et qu'evidemment la region etait dangereuse. Comme si le danger n'etait ici qu'un pretexte pour vous cantonner a leur logique. Aide des travailleurs de l'Hotel je continue le stop de nuit et deux flics en civil et en 4*4 m'amenent jusqu'a Posof et m'arrangent une chambre. Allah est grand.

J'use et abuse de l'eau chaude pour me recurer. Les puces abuseront de mes cuisses. Drole d'hotel non indique, sans vitrine ni panneaux, envahie le soir par les joueurs de dominos et de tric-trac. Personnel tres gentil avec moi. De l'exterieur on dirait pourtant un bete batiment administratif au milieu des autres.

Le flic qui m'a arrange la nuit ne plaisantait pas quand il me proposait des putes georgiennes (Et moustapha, En cappadoce, quand il me disait qu'elles etaient pas cheres...). Le lendemain matin je retombe sur lui en stop alors qu'il ramene avec un ami deux jeunes georgiennes a la frontiere... Ca me met assez mal pour elles. La prostitution c'est comme le deal. On ne s'en sort pas. Se prostituer pour se payer les apparats qui eloignent la peur de ne pas plaire. Dealer pour rester chez maman....




GRANDEUR ET MISERE DU CAUCASE

Apprendre les quelques mots vitaux avec les douaniers, se faire inscrire cet etrange alphabet. A peine le frontiere franchie, on passe de l'asphalte a la piste de terre.Peu de frequentations donc, et population qui semble moins porte vers l'autre qu'en Turquie. Ca a son cote reposant. Surtout quand ca fait marcher dans ces paysage. Ce n'etait pas du voyage dont j'etais las... Je prends le chemin le plus court pour Yerevan, presse d'aller en Iran, projetant de rester deux semaines en Armenie en attendant mon Visa.

En avancant dans les profondeurs montagneuse du Caucase, balayees par un vent puissant, je pebnse a la fois a la verte Ecosse et a la desolation de la Patagonie. Un village bas le long d'un lac, des chevaux en liberte, que je tente en vain d'approcher. C'est pas avec ma malheureuse touffe d'herbe dans la main que je vais le faire venir, vu la qualite des immenses paturages du coin...

Changer de culture me fait doublement avancer : je repere mieux les qualites humaines et leur defauts quand ils en abusent de la Turquie. Toujours prets a aller vers l'autre. Quand j'arrive ici je retourne un peu comme en terrain connu : les anciennes republiques sovietiques : Tout ce qui est de l'ordre de l'industrie ici (les produits alimentaires, les voitures, les meubles, le mauvais ripolin...) me rappelle l'Ukraine ou la Bielorussie. Puis les memes specialites: chachar (fromage fume), Kefir (lait fermente), Vodka, Kvas (boisson sans alcool a base de pain fermente), konfetti (bonbons de chocolat de qualite sovietique), etc...

Je me recharge aussi en flirts lointains, et en jeux de regards feminins : j'en profite largement, les filles etant bien plus jolies qu'en Turquie... C'est bon de pouvoir se regarder et se sourire longtemps, apres deux semaines de tabou.

L'apathie des gens, des villageois et de la circulation me surprend apres la Turquie qui me parait desormais frenetique : toujours une route ou une infrastructure en construction ou renovation ou agrandissement la-bas.

Les Armeniens de Georgie qui m'abreuvent de vodka, dans leur carriole habitable...

L'alcool. En une journee, j'aurai bu plus de 10 verres de vodka et un litre de biere. Des armeniens qui ont une communaute par ici et me parlent d'Aznavour. Oublier les quelques mos de turc. Se remettre avec une certaine jubilation au russe, heureux de pouvoir comprendre et repondre de suite aux questions basiques et devenues traditionelles depuis mon depart ("D'ou tu viens?", "t'as quel age?", "c'est quoi ton travail?", "c'est quoi ton nom?", "ou est ta femme?", "ou tu vas, tes parents?". "T'as des freres et soeurs ?").

Des routes defoncees. Pas entretenues depuis la perestroika au moins. Des nids de poules qui empechent d'avancer a plus de 50 a l'heure. Au point que les voitures ici empruntent les routes de terre qui leur sont paralleles, un peu plus rapides. Marcher face au vent, entoure de chevaux, de vaches, et d'un paysage sauvage etgrisant. Je leve le poing droit en marchant et gueule de toutes mes forces, dans ma petite solitude fouette par le vent. C'est pas si mal que le stop soit si difficile ici (par rapport a la Turquie s'entend).

Le proprio d'une boutique degarnie me sert autant de verres de vodka qu'il peut, de la biere et du chachar avec du Lepas (une galette de pain tres fine) arrete les voiture pour moi. C'est une bonne strategie ici : rencontrer un premier chaland, qui arretera toutres ses connaissances et la convaincra de vous amener plus loin. Puis remarcher, en devorant des yeux ce paysage jouissif.

Sur ce chemin au milieu de ce paysage rabote par le vent, une vieille Gaz (marque de voiture sovietique0 magnifique et ecaillee me prend en stop mais pour peu de temps. Je n'echappe pas a l'hospitalite Georgienne, ce qui tombe bien car je vois bien qu'il estdesormais impossible d'atteindre la frontiere et encore moins Yerevan aujourd'hui. Re-biere. Re-vodka. La femme maugree evidemment contre son alcoolo de mari, qui ramene n'importe quel vagabond a la maison ( c'est ce que je suppute, ils parlent en georgien) et les enfants mignons tout plein sont amuses par ma drole d'allure. Belle grande maison de bois, un invite russe, et un autre, georgien probablemment (a moins qu'il ne soit armenien) qui ne se pose que le temps d'un croquis. Mon hote zappe. Dans ce coin paume du Caucase, les satellites qui s'acharnent a diffuser du mauvais porno italien me paraissent d'une absurdite rare. Des pates chaudes, quel bonheur. Du madzone (yaourt) et du t'han ( lait fermente) frais maison. Des enfilades de godets de vodka. Content de tenir le coup. Une cigarette. Un croquis. Deux.


D'un coup le pere veut bille en tete m'amener quelque part avec son voisin russe. Les longues minutes pendant lesquelles il trime a demarrer sa belle antiquite (d'abord normalement, puis en la poussant, puis a la manivelle dans le moteur) je comprends peu rassure qu'il veut m'amener dans je ne sais quel gargote pour continuer a s'enquiller a la Vodka. Pfoouuu. Rhaa. Au debut je n'ose refuser, puis je profite du froid venteux et de l'aubaine du caprice de la thurne sovietique pour me refugier dans la maison. Sous l'oeil bienveillant de la mere qui gueule deja depuis un certain temps sur son "pijanets" de mari, son enfant sur le bras... Il faut ajouter que seuls les hommes restaient a table, pendant qu'elle preparait tout, touten s'ocuppant des ses deux filles et de son fils. Je ne l'ai meme pas vu manger.

Je peux donc bien me ranger enfin de son cote apres avoir abandonne l'idee de lui proposer de l'aider, sachant bien comment cela aurait paru surpenant, voir deplace de la part de l'invite. Lecons bielorusses et ukrainiennes. Son homme essaie encore de donner quelques tours de manivelle pendant un moment, et finit par revenir dans la douceur de son foyer, alors que son gniard s'etait deja investi d'une place sur mes epaules.

Chez les humains d'ici, c'est un peu l'ambiance que je m'imagine de la siberie, du peu que j'ai vu ou lu : une espece de desoeuvrement alcoolique et campagnard, vivant sur les restes mecaniques toussotants de la collectivisation sovietique. Des routes dont la probable corruption locale empeche le recouvrement des nids-de-poule qui la jonchent. Des poules, des chatons qui jouent sous le tracteur use jusqu'a la rouille. Un beton qui s'effrite, son armature denudee, un litde fer au milieu du champ pourtant laboure, des chiottes secs au fond du jardin.
Et au milieu de cette ruine, les femmes qui s'affairent a sauver les meubles : mettre le linge a secher, traire, preparer les repas et la masse de conserves pour un hiver de 7 mois qui va s'averer difficile, avec ses deux metre de neige.




Je sais desormais pourquoi la region m'a paru tellement desolee. Greg et Loucide m'ont explique qu'avec ses 95 pour 100 d'armeniens et ses tensions pretent a eclater, la region interesse peu le gouvernement georgien, qui prefere betement envenimer la situation en donnant rien et en prenant tout...

4 commentaires:

Gabriela a dit…

Thank you for giving me the website of your blog. It sounds like you are having an incredible adventure.

Tr3fle a dit…

Bonjour cher Vincent !

Tu es toujours aussi agréable à lire. Depuis quand es-tu parti ? Quand reviendras-tu ? Ton voyage semble toucher à sa fin, tu l'auras réalisé ce voeu.
Bon courage à toi !
Mille pensées de Paris !
Clotilde

Space Dindon a dit…

Hola amigo!

Bon, retour de Bretagne, dur dur, 12 heures de stop... Paris c'est la merde, il pleut, c'est nul...
Profites bien du voyage, et balance des fotos si tu peux.
Et sinon, tu rentres quand, et comment? On se verra j'espère...
Bon, allez, bonne route,

Gros bisou

alonereed a dit…

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