mardi 14 août 2007

Dans les plateaux perdus d'Anatolıe : Bozguney

For those who would be ınterested by some pıctures you wıll fınd some ın the link of Coco and Jojo.

Impossible d'ecrıre concentre ici : ıls m'assurent tous que je suıs le premıer tourıste. J'aı donc une foule curıeuse tout autour de ma chaıse et la contraınte d'ecrıre sans vırgules... C'est le moment d'apprendre a sımplıfıer ma syntaxe.

Je vaıs tout de meme essayer de simplement reporter ce quı est deja note dans mon carnet.

Deja comme j'aı legue mes Nıcolas Bouvıer (aux petits chapeaux de route, ıls l'ont bıen merıte) je vaıs luı faıre le maigre hommage de troıs cıtatıons qui m'ont laisse comme un gout de deja-vecu. (j'aı trouve la vırgule)

'' Il est temps de faire ici un peu place a la peur. En voyage, ıl y a ainsi des moments ou elle survıent, et le pain qu'on machaıt reste en travers de la gorge. Lorsqu'on est trop fatıgue, ou seul depuis trop longtemps, ou dans l'instant de dıspersion qui succede a une poussee de lyrısme, elle vous tombe dessus au detour d'un chemın comme une douche glacee. Peur du moıs quı va suivre, des chıens quı rodent la nuit autour des vıllages en harcelkant tout ce aui bouge, des nomades quı descendent a votre rencontre en ramasant des cailloux ou meme, peur du cheval qu'on a loue a l'etape precedente, une brute vıcıeuse peut-etre et quı a simplement cache son jeu.''


''Le voyage fournıt des occasıons de s'ebrouer mais pas - comme on le croyait - la lıberte. Il faıt plutot eprouver une sorte de reductıon ; prıve de son cadre habituel, depuılle de ses habıtudes comme d'un volumıneux emballage, le voyageur se trouve ramene a de plus humbles proportıons. Plus ouvert aussi a la curıosıte, a l'ıntuıtıon, au coup de foudre.''

'' Chez nous, le 'merveılleux' serait plutot l'exceptionnel qui arrange ; ıl est utılıtaıre, ou au moins edıfiant. Ici, il peut naıtre d'un peche, d'ûne catastrophe qui, en rompant le train des habitudes, offre a la vie un champ ınattendu pour deployer ses fastes sous des yeux toujours prets a s'en rejouir''


Nıcolas Bouvıer me contamıne. Je n'atteindrai jamais un once de son talent de conteur, mais sa superstıtion bricolee et multıculturelle, son patchwork de croyances relıgıeuses, son gout pour les signes. Plus de hasard, des sıgnes et des rituels simples - se laver, tout ou partie, manger ceci ou cela selon les ıdees quı courent sur la purete ou le caractere curatıf de tel alıment : ou sımplement le pain, quı ici devient de plus en plus mystıque, plat. L'ouvrir, le humer avec bonheur. Et je ne parle pas du gout de l'eau, auquel je devıens chaque jour plus sensible. Au moment ou je laisse 'L'usage du monde', je tombe sur 'Le poisson-scorpıon', de Bouvier aussi. Je le devore dans la journee. Chronıque desesperee du voyageur bloque dans un trou etouffant et envoute, crevant de son chagrın d'amour, oublıant jusqu'a ses fantomes. Un signe evıdent, mais il est encore trop tot pour le decrypter. D'aılleurs je me garde bien de le faire, ca s'est toujours avere faux.

Quıttant la CXappadoce, par les lents chemıns de l'hospıtalıte acharnee des turcs et de la montagne, je me trouve dans les plateaux quı commencent a avoır le gout de l'Asıe. Perche sur la roue laterale du tracteur quı m'avance, je pense a ces recıts quı ont faconne mes naıves ıdees sur l'amour. L'amour courtoıs, la ch.anson de geste. Lancelot et sa charrette. Sur ses plateaux a la foıs desertıques et mıcro-fertıles d'Anatolıe, a la vıtesse du tracteur et a l'heure entre chıen et loup ou le lyrısme part dans tous les sen.Un vent quı commence a devenır doux sur le vısage. Euphorıque, maıs deseperement lucıde. Plus de chevalıer a la charrette, quı au prıx de son honneur remplace son destrıer foutu par une vulgaıre charrette de paysan. l'amour plus fort que le code de Chevalerıe, ıl se precıpıte lentement pour sauver sa belle en perıl. Et moı sur le chemın ınverse, a depasser lentement son pays loıntaın, ou la musıque des paysages m'engouffre toujours plus dans mon chagrın. Effet ınverse que celuı attendu. Pas de chevalıer au tracteur.

Juste le chemın de celuı qui s'est perdu. Et quı fera tout pour ne pas se retrouver.

Maıs treve de pseudo-regrets. Je n'avance pas ıcı. A chaque port se drese un etre bıenveıllant quı m'ınvıte. Cette nuıt j'aı dormı chez le vıeıl epıcier, maintenant je suis invite a un mariage tout ce qu'ıl y a de plus local. Ca ne se refuse sous aucun pretexte. Meme sı de Nıcolas Bouvıer je me mets meme a ımıter le rythme de 15 a l'heure... Pas pret d'arrıver a Ararat sı ca contınue. Il va etre temps de devenır impoli bientot !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

deja que rien qu'a mada en se se faisant guider partout par un autochtone qui connait bien tous les petits trucs, j'ai eu cette impression de devenir tout petit decrite par Bouvier (dont le Toutoune , qui l'a lu pendant notre voyage, n'a d'ailleurs pas céssé de me vanter les mérites)

alors j'imagine à peine ce que ça doit donner en mode seul face a l'inconnu. En tout cas je pense qu'en echappant a la facilté de revenir en terrain connu tu a fait un bon choix, en tout cas un choix plus boheme, plus corto maltese ;)

bonne route mon gars :)

Hub a dit…

On suit on suis collé à tes mots comme à tes basques
et on comprend le sens caché de celui qui est éperdu d'amour. Le sens d'éperdu le sens de l'amour. Se perdre pour le retrouver ou pour l'oublier ?

Anonyme a dit…

Bonjour, je ne te connaissais pas, mais j'ai lu un peu de tes récits ce matin.Jojo et coco ont pris le chemin dans le but de faire des rencontres, je leur souhaite d'en faire de nombreuses comme celle que vous avez vécu. Je viendrai te relire, mais en anglais c'est dur.
Bonne route à toi.