dimanche 16 septembre 2007

Ca flashbaque dans tous les sens !!!

Vous avez lu comme il ecrit bien le frangin ? (le commentaire deux posts en dessous) Je m'en suis
toujours pas remis. Si chacune de mes phrases pouvaient etre ciselees comme les siennes, j'aurai deja un best-seller pret a passer sous les presses. Mais je le connais l'oiseau, et puis y a pas de mysteres non plus : c'est qu'il prend son temps et les peaufine, ses jolies tournures...

Bon je ravale ma fierte et je reprends mon recit la ou il s'est termine : a Teheran. Eh oui, enieme flashback...


Bon ca c'est pas Teheran en fait, hein.



C'est plutot ca. Au bout c'est la place de la liberte. Pas loin du bureau d'Ammar ou je me suis reveille ce matin-la. Les differents collegues arrives au compte-goutte me montrent leurs travaux, regardent mon blog glisse par Ammar ou me font montrer ma maison sur google earth. Les farsis sont tres eduques, aiment etudier, ont de grandes et agreables universites et il n'est pas rare de rencontrer dans les rues un chaland avec de nombreuses annees d'etudes derriere lui.

Mais je devrai les laisser travailler pour retenter l'aventure de l'ambassade turkmene. Deux bus, un taxi aprement negocie pour y arriver, grace aux indications de la secretaire du bureau. Fermee, evidemment. On est samedi coco. Apres avoir tourne autour, sonne a chaque etre interphone, fait quelques aller-retours jusqu'a la cabine telephonique, appele le consul sur son portable et essuye des 'niet' de plus en plus frequents et categoriques, je me resouds a abandonner, fatigue des humeurs des administratives internationales. Je n'ai pas le choix, ce sera retour par la Turquie. L'Afghanistan, le pakistan, le Bahrein, l'Irak me sont fermes, je n'ai plus que deux jours pour l'Iran... Ma plus grosse connerie du voyage aura ete de ne pas prendre du temps en Turquie pour attendre un visa de touriste. Mais il est trop tard pour regretter, meme si je sais que dorenavant je n'irai pas plus avant vers l'est, entamant mon lent retour vers les soucis.

Sur les conseils de Raf, qui est chaque jour meilleur-vivant, je me paye le luxe d'un resto pour apaiser ma fureur anarchisante : c'est pas en Iran que je vais commencer a mettre le feu aux ambassades, je vais plutot chatouiller mes papilles. Salade classique, yaourt, lavash (le pain fin), riz basmati, et viande en sauce. Tres bon, mais pas miraculeux. C'est pas la tajine qui a mijote toute la journee.... Mais s'assoir en tailleur, pieds nus sur les tapis sureleves et manger un vrai repas, ca c'est miraculeux. Je sors du resto tout sourire et oublieux des dictateurs turkmenes.

En trainant dans Teheran, je suis attire par un "cafe-patissier francais" et, curieux de voir ce que contient sa vitrine, le caissier m'invite a rentrer. Quelques minutes plus tard je suis accoude au comptoir a discuter avec un arabe du sud de l'Iran qui m'a deja paye un cafe effectivement la francaise. Lui aussi m'etonne par sa culture, malgre son peu d'anglais. Il vend des voitures. Je ne sais plus ou je voulais aller, peut-etre rentrer voir Ammar a son bureau, mais je me souviens que l'on a attendu sa jolie femme, puis pris le taxi ensemble, encore frappe par la belle tendresse tres discrete et tres douce qui unit les couples ici. Encore une fois, hors de questionque je paie, et c'est limite s'ils ne veulent pas me payer les prochain taxi "public" vers ma destination.

Trou noir. Je suis dans le metro, et cherche sur le plan une station. Deux etudiants me proposent leur aide. L'un deux m'a deja paye mon ticket et je decide de finalement retourner voir l'universite, car je n'ai plus un bouquin, j'en ai faim, et j'ai cru voir pas mal de bouquinistes la-bas.

On passe devant l'ex-ambassade des US, interdite de photo mais qui vaut le detour. De longues fresques pleines de reproches,de menaces de jugements celestes, d'imprecations revanchardes. L'Irak et les USA y sont peints de meche, unissant leurs avions et leurs missiles pour couvrir le sol iranien de cadavres. Le classique de la statue de la liberte a tete de mort. Pas toujours joyeux ni bien original, l'art mural, les publicites et les enseignes en Iran flattent l'oeil. On sent l'heritage graphique de l'ecriture et les traditions artistiques antiques par ici. Dans les abstractions lyriques, symboliques et colorees tout comme dans les portraits des heros de la revolution islamique, meme si ca sonne tout de suite moins cool...

Les deux futurs ingenieurs (tous les iraniens que je croise sont ingenieurs ou quoi ?!) me dressent la liste des ennmis de l'Iran, des tensions strategiques du coin. Les americains, les Anglais, les arabes, les russes... Pas les ennemis les plus negligeables... Ici les francais c'est surtout la democratie qu'ils semblent incarner, mais comment et pourquoi les desenchanter, meme si ce serait plus proche de la verite ? Les anglais leur ont allegrement pile leurs resssources naturelles, les russes se sont empares de l'Azerbaijan, les americains ont cree le Bahrein pour eux..

Le soir meme Ammar constatera avec un petit ton de reproche, amicalement ironique, que je me suis bien politise ce soir-la, contrairement aux autres soirs ou mes propos etaient plus mesures et indifferents a la politique internationale... Mais c'est en parlant de l'Afghanistan que je me suis un peu embrase, contre l'ingerence pakistanaise et saoudienne aussi bien que l'americaine (mais celle-ci n'a aucune chance).

On fait un petit tour des librairies. La fac centrale est fermee. Je cherche evidemment les poetes dont Ammar m’a tant parle, me convaincant en peu de citations... Bouquiniste apres bouquiniste je finis par tomber sur Mohsan le libraire, qui accompagne sa belle philosophie d’une sacree collection de bouquins. J’ai l’embarras du choix. Apres des discussions dans tous les sens avec lui et un prof de philo en vadrouille dans cette antre, j’opte pour les plus petits :une jolie version anglaise des quatrains d’Omar Khayam, mignonnement illustree, et traduit par sir Fitzgerald, ainsi que le tome d’Anna Karenine, histoire de me preparer a la Mere Patrie. Je m’etais deja achete ‘les Artamanov’ en Anglais, de Gorki, dans la rue. Deja bientot fini.

En sortant, l’un des etudiants a l’heureuse idee d’acheter des cookies iraniens, le specimen gastronomique le plus delicieux de tout mon voyage, si ce n’est plus. Une semi pate feuilleteefourree aux amandes et au gingembre. Une bouchee, je ferme les yeux. J’ai sept ans. Rare. Tres rare ce plaisir de de deguster. C’est ma grand-mere qui faisait des gateaux au gout iranien ? La ch’timi ?

Ammar et son collegue sont surpris de me voir tout decontracte, a marcher en pleine discussion avec mes amis du moment qui me raccompagnaient quand ils me croisent dans la rue.. . Mais comment ne pas l’etre dans cette ville chaude ou la premiere personne aue vous rencontrez dans la rue vous donne toute son amitie ? Je reussis apres moults arguments a inviter Ammar et Mahmud au restaurant (Mohammed est parti filmer au sud ) pretextant que je peux bien leur offrir un resto sachant que je n’aurai pas a payer les visa d’Asie Centrale. Alors qu’on mange notre riz et notre viande grillee, le Tadjik Afghan rappelle, plein d’espoir pour son visa francais. Je ne suis pas fier quand Ammar lui ment, affirmant que j’ai deja du partir en Turquie. On va dire que ce sera vrai demain...

Apres un passage de nuit au parc, anime par les jeunes couples non-officiels qui font patienter leur amour en disputant des parties de badminton et des familles qui picniquent encore, ou prennent le the sur des couvertures. La vie semble quand meme legere, en Iran. On va dormir chez Mahmud, j’aime bien ces tapis ou l’on boit, mange, dort et ... non rien. Je chasse mes souvenirs erotiques et m’endors.

Lelendemain matin on repasse au bureau d’Ammar et tente de s’informer sur les departs pour la Turquie, teste ensuite l’agence de voyage. Tout est complet. Au retour de l’agence, je visite la fac technique d’Ammar et samosquee belle, propre, agreable et confortable. J’aurai du apprendre a prier a la muslim, et m’y essayer ici.Ammar m’explique un peu, bien qu’il ait abandonne la religion, il fut tres devot dans sa jeunesse.

Finalement on trouve au terminal un bus pour Tabriz. Journee a rouler en contemplant les paysages que je n’avais pas vu en venant de nuit. A midi, pour un jeton a deux dollars, meme repas simple mais delicieux pour tout le monde. Soupe yaourt brochettes riz.Le vieux qui tient absolument a me donner de sa brochette de poulet a une gueule incroyable. Je reste scotche a tenter de lire les lignes de son visage.

A tabriz, je tombe sur une bande de tchequesqui se fait plumer, ce qui me convainc davantage que voyager a plus deux peut prendre plus souvent des airs d’invasion, en tout cas c’est sur que ca n’ouvre pas vraiment a l’autre. Voyager en Iran, et rester entre tcheques... Bof. Je rappelle mes amis de Tabriz , arrivant difficilement a les joindre grace au taxi germanophone qui d’abord m’assure qu’Emran lui dit qu’il me connait pas ! On finit par prendre rendez-vous, et en y allant le cab me fait passer par le bazar pour changer quelques dollars. Malheureusement je confonds un billet de 100 avec celui de 10 et je perds 90 $ dans l’affaire. Cons de ricains a faire des billets de la meme couleur ! La prochaine fois, ca sera en Euros, ca marche aussi bien. C’est laborieux mais sans leur adresse et sans qu’ils repondent on finit par trouver la rue ou j’ai traine deux jours et ou une petite foule de jeunes m’accueilledeja avec allegresse en me reconnaissant. Toute la rue me fait deja fete, et meme la voiture de flics qui passe s’arrete, me demande comment je vais, me dit de reessayer de prolonger mon visa ici a Tabriz. Mes amis ne sont pas encore la, mais Haadi m’invite dans son netcafe. Emran, puis Hamed me rejoignent. C’est ici qu’ils me convainquent de passer chez le barbier, pourenfin avoir l’air d’un gentleman. Puis ce sera une partie de counter strike, presse par Emran de jouer contre lui a l’ordinateur... Terroristes contre flics, genial.

Meme dans les coins les plus perdus de Turquie ou du Caucase ou d’Iran, on trouve les memes gamins qui jouent aux memes jeux ou l’on tire sur tout ce qui bouge. Esperons que ca aura au moins quelques vertus internationalistes, et ameliorera leur anglais...

1 commentaire:

Space Dindon a dit…

Hey mec, tu sais que les billets verts sont volontairement tous identiques et monochromes pour êtres facilement reproductibles... pas étonnant, le dollar tient son pouvoir à la fausse monnaie en circulation.
Bon, et alors la Russie? Racontes nous un peu... du vins style? Du cheu cheu? Que pasa?
Bon allez, moi je vais me faire vacciner à l'institut Pasteur...
A bientôt!